Hortense Dufour

Hortense Dufour

Ce que l'ocean ne dit pas

Le livre 4'32

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Paysage à la fois immuable et sans cesse changeant, l'Atlantique est la clé du nouveau roman d'Hortense Dufour, « Ce que l'océan ne dit pas » aux éditions Flammarion, l'Atlantique, témoin silencieux d'une vie hors du commun.
Auteur maintes fois primée, adaptée au cinéma, elle-même scénariste pour la télévision ou le grand écran, Hortense Dufour a à son actif une trentaine d'ouvrages. On se souvient de « La Marie Marraine », du « Bouchot » ou encore de « La fille du saulnier ». Mais si elle accepte le titre de romancière, Hortense Dufour est aussi biographe, avec une prédilection pour les grandes dames de l'Histoire : Sissi, Marie-Antoinette, Marie Stuart ou Cléopâtre.

Avec son nouveau roman, « Ce que l'océan ne dit pas », c'est le destin d'une jeune fille de la France des années 50 que nous suivons, dans ce paysage de marais qui borde l'Atlantique. Une autobiographie romancée, entre tendresse et nostalgie et un message d'amour aux êtres du passé.

Hortense Dufour est sur WebTvCulture.

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Hortense Dufour, nous sommes ensemble sur Web TV Culture à l’occasion de la sortie chez Flammarion de votre nouveau roman « Ce que l’océan ne dit pas ». C’est un roman, mais étonnement, vous êtes très présente dans ce livre.

Hortense Dufour (Ce que l'océan ne dit pas) : Je dirais que c’est une véritable autobiographie mais ma vie a été romanesque alors c’est un roman au sens où il y a des turbulences, un suspense, et le destin d’une petite fille et d’une jeune fille

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : La vie d’une jeune fille dans la France des années 50/60, à Marennes, en Charente-Maritime. Et une jeune fille à qui la mère a dit, dès l’enfance, dès l’adolescence « Tu seras écrivain ».

Hortense Dufour (Ce que l'océan ne dit pas) : A peine enceinte, elle dit « Ce sera une fille, elle s’appellera Christine, c’est mon premier prénom, Hortense est mon deuxième prénom, et elle sera écrivain ». Donc, toute petite, elle m’envoie à marée basse, il y a deux citadelles, il y a celle de Brouage, à 5 ou 6 kilomètres de la maison et il y a le petit fort Louvois. Et elle m’envoie là-bas pour chercher l’inspiration et les mots, pour écrire. A la fois, j’en ai été très heureuse et pas heureuse. C’est pour ça que je l’appelle Sylvia pendant tout le livre parce que c’est quand même une… Je ne dirais pas qu’elle m’a volé mon enfance mais elle l’a programmée dans un sens extrêmement sérieux.

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Marennes est un décor qui finalement représente la petite ville de province des années 50 ?

Hortense Dufour (Ce que l'océan ne dit pas) : Il me semble que dans les années 50/60, toutes les provinces et les petites bourgades de France étaient extrêmement pauvres et extrêmement traumatisées par la guerre. Je pense que dans une autre campagne, j’aurais été imprégné différemment. Mon écriture serait peut-être moins cette cadence marée haute et marée basse qu’elle a constamment.

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Dans ce monde de dureté, il y a des personnages qui vous guident et notamment votre famille, vos grands-parents italiens qui vous initient à la musique. La musique a aidé votre famille italienne à survivre aux épreuves ?

Hortense Dufour (Ce que l'océan ne dit pas) : Ce sont des exilés politiques ; ils ont haï ce que leur pays est devenu pendant la guerre. Ils ont haï le fascisme, l’alliance allemande. Donc ils ont débarqué, je venais de naître. Mon grand-père Nono m’a dit, quand il m’a vue bébé, il a eu un coup de foudre, j’étais vraiment la résurrection pour cet homme foudroyé.

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Il y a d’autres souvenirs dans ce roman, dans cette autobiographie romancée. C’est le cinéma…

Hortense Dufour (Ce que l'océan ne dit pas) : Tous les dimanches après-midi, j’allais au cinéma « Les Nouveautés ». En 53, j’ai un choc terrible ! Aux actualités apparaissent les camps de concentration. C’est un choc extrêmement violent et j’ai su toute ma vie que je supporterai jamais l’antisémitisme et jamais qu’on mutile, qu’on massacre un peuple, quel qu’il soit. Et alors, il y a un autre choc. On entend l’affaire Rosenberg, Julius et Ethel Rosenberg qui sont morts à Sing-Sing sur la chaise électrique. L’horreur me réapparaît et ce que j’en ai entendu, c’est que l’on pouvait tuer sur une vilaine chaise, un homme et une femme, jeunes, qui avaient de jeunes enfants, qui avaient assassiné personne, c’était une affaire d’espionnage, c’était également des juifs… Donc, il y a quelque chose qui me glace. Le monde a des secrets d’horreur !

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Le mois de juin 1953 est très important pour vous. Il y a donc l’affaire Rosenberg, il y a ce film sur les camps de concentration et il y a aussi le couronnement de la reine Elisabeth II.

Hortense Dufour (Ce que l'océan ne dit pas) : Oui, Sylvia, une fois de plus, a une idée. Elle veut faire de moi un vivace, un écrivain et une royauté d’enfance où sans arrêt je dois me redresser et être dans mes solitudes sacrées. Donc, ce matin-là, elle m’assoie dans un fauteuil, elle ferme les volets, elle allume des bougies, elle me met tous ses bijoux de famille ; ça m’arrivait à la taille, les colliers, les perles, etc… Et puis elle me fait vivre le couronnement étape par étape. Elle m’a appelé « Vive la reine, la reine Christine » !

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Ce sacre de votre mère, Sylvia, est-ce que finalement, ce n’est pas cela qui vous a amené à la littérature, à faire quelque chose de beau ?

Hortense Dufour (Ce que l'océan ne dit pas) : Dans son esprit, c’est « quelque que soient les tourmentes, les chutes, redresse toi ! » Donc la force de ce sacre, de ces symboles, c’est que finalement j’ai été dans la conviction que ça se passerait, que les choses se feraient.

Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Hortense Dufour, merci beaucoup. « Ce que l’océan ne dit pas », c’est votre nouveau roman, aux éditions Flammarion.

Ce que l'ocean ne dit pas Aux Editions Flammarion
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    Philippe Chauveau (Web TV Culture) : Hortense Dufour, bonjour. Merci de nous accueillir chez vous, à votre domicile. Bienvenue sur Web TV Culture. Un nouveau roman, aux éditions Flammarion, « Ce que l'océan ne dit pas », on en reparlera tout à l'heure. Finalement, Hortense Dufour, auriez-vous pu vivre sans le livre ? Hortense Dufour (Ce que l'océan ne dit pas) : Mais non, je lis tout le temps. J'ai beaucoup plus besoin de livres que de nourriture, que de biens. J'ai besoin des livres, et puis j'ai besoin d'en...Ce que l'ocean ne dit pas de Hortense Dufour - Présentation - Suite
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    Annie-Claude VERHAEGHE Librairie «Maison de la Presse » 34 Rue Cochon Duvivier 17300 Rochefort Sur Mer Tél: 05.46.87.52.78 En lisant « Ce que l'océan ne dit pas », j'ai retrouvé évidemment des paysages de Marennes, de la région et je l'ai trouvé intimement liée à cette région, à cet océan dont elle parle, à ce sel, à ces gens, à ce qui a constitué son enfance et sa jeunesse, puisque dans son livre elle décrit son parcours d'enfance et sa jeunesse jusqu'à ses vingt premières années. Dans une famille atypique, dans...Ce que l'ocean ne dit pas de Hortense Dufour - L'avis du libraire - Suite