Rien ne prédestinait Guillaume Musso à devenir cet écrivain best-seller, encensé par les uns, raillé par les autres. Guillaume Musso, après ses études, fut d'abord professeur de Sciences économiques et sociales. Autant dire que l'on était bien loin de l'univers littéraire qu'il a depuis développé dans ses romans.
Le pas vers l'écriture est franchi en 2001 avec un 1er titre « Skidamarink », bon polar qui ne connait pourtant pas un grand succès. Il faudra attendre 2004 et la publication de « Et après » pour que Guillaume Musso explose en librairie. Le roman sera adapté au cinéma avec Romain Duris dans le rôle principal. Depuis, tel un métronome, Guillaume Musso publie un livre par an avec une recette imparable : des personnages contemporains attachants, ordinaires, confrontés à des situations extraordinaires, parfois surnaturelles, où les sentiments côtoient le suspense et l'action, une écriture vive, en courts chapitres, agrémentée de nombreux dialogues. Comme pour tous les auteurs dits « à gros tirage », une certaine critique littéraire a très vite conspué le style Musso. Et pourtant, il a eu le mérite de ramener à la lecture bon nombre de personnes qui s'en étaient éloignées. Aujourd'hui, avec plus de 1,5 millions de livres vendus par an, traduits dans plus de 30 langues, il est un incontournable des librairies.
Avec son nouveau roman, «7 ans après », Musso a construit a construit un vrai thriller, plein de rebondissements où un couple séparé doit faire face à la disparition inexpliqué de leur fils adolescent. Un roman mené à 100 à l'heure entre New-York, Paris et la forêt amazonienne. Voilà un roman populaire au sens noble du terme, bien loin de l'image que l'on a voulu coller à Guillaume Musso. Alors, ne boudez pas votre plaisir.. . « 7 ans après » est publié chez XO et Guillaume Musso est sur WTC.

Bonjour Guillaume Musso

Merci de nous accorder un petit moment, nous sommes ici chez votre éditeur en plein coeur de Paris chez Xo, tout en haut de la tour Montparnasse. Vous publiez donc chez XO votre nouveau roman, Sept ans après. Quel parcours, j'ai envie de dire quel parcours depuis vos premiers titres et vos premiers succès et pourtant l'écriture finalement c'est arrivé comment ? Votre maman a été bibliothécaire certes mais vous avez fait des études économiques.

Oui c'est vrai, j'ai toujours aimé marcher en fait sur deux jambes. A la fois sur une jambe rationnelle
et d'économie. Dieu sait que c'est vraiment ancré dans le réel. Deuxième jambe, deuxième point d'équilibre, la littérature et l'art. En classe de seconde, un professeur de français qui avait organisé un concours de nouvelles et j'avais gagné ce concours. Et le fait de voir quelque chose sorti de mon imaginaire, que ça pouvait avoir du retentissement chez les autres ça m'a vraiment ouvert une porte

Puis vous avez été professeur aussi de sciences économique et sociales.

Bien sûr bien sûr. J'ai été professeur pendant 10 ans. Non non ça m'intéressait beaucoup parce que comprendre ce monde, en tout cas les ressorts sociaux économiques, tout ça me sert aussi dans mes romans. Dans la vie, tout est connecté, donc ma formation universitaire irrigue aussi mes histoires.

Il y a eu un premier roman en 2001 puis le gros succès qui arrive en 2004, j'ai l'impression que vous avez été happé par le succès, est ce que vous l'avez ressenti comme ça ? Depuis 2004 c'est une déferlante.

Le succès est surtout venu du bouche à oreille, voilà j'ai eu cette chance d'être vraiment lu parce que les gens se sont conseillés en fait mes histoires. Aujourd'hui encore quand je reçois des courriers, des courriers commencent souvent par voilà je vous ai découvert grâce à un ami, grâce a une amie voilà. Et pas je vous ai découvert parce que je vous ai entendu à la télé la veille au soir. Cette histoire entre les lecteurs et vous, c'est pas loin de l'histoire d'amour parce que c'est un peu irrationnel C'est pour ça que je vois beaucoup de papiers parfois comment expliquer le succès de Musso. Vous arrivez pas à expliquer ça, certes vous avez du travail, vous avez de la chance, vous avez le talent mais par talent j'entends, disons la singularité que vous avez vous. C'est à dire, que vous savez faire, ce que peut être d'autres ne font pas. Le parallèle avec une histoire d'amour, c'est que lorsqu'on essaye de décortiquer pourquoi on aime une personne, souvent il n'y a pas d'explication et ce côté irrationnel qui fait un peu le charme de la relation lecteur-auteur.

C'est vrai qu'en France on a beaucoup de mal, on n'aime pas beaucoup les gens qui réussissent et il y a toujours une certaine critique qui vous regarde avec condescendance, qui n'est pas tendre avec vous. Est ce que vous en avez souffert au début, est ce que vous en souffrez encore ou finalement la reconnaissance du public vous fait oublier tout ça ?

Alors, c'est de moins en moins vrai mais que les critiques soient bonnes ou mauvaises je me suis toujours fixé comme ligne de prendre ça avec recul. Moi j'ai toujours assumé le côté suspense, le côté finalement littérature de genre. Honnêtement, dès le départ, quand j'écrivais, j'avais en tête le lecteur, plutôt qu'un éventuel critique. Il m'est arrivé à 23 ans un accident de la route assez grave. Prise de conscience finalement de la fragilité de la vie. Donc voilà je sais ce qui est important, je sais ce qui ne l'est pas. Je me bousille pas l'esprit avec des choses qui en valent pas la peine en fait.

Lorsque vous êtes devant votre page blanche ou tout du moins devant votre écran, que ressentez vous lorsque vous démarrez l'écriture d'un nouveau roman ? Dans quel état d'esprit êtes vous ?

Avec l'expérience, il y a un certain savoir faire, une jouissance de plus en plus grande à se confronter rapidement à la phase d'écriture. Et le moment le plus intéressant, c'est quand les personnages se mettent à avoir envie de faire des choses auxquels vous ne les prédestiniez pas forcement au départ. C'est un peu cliché de l'énoncer comme ça mais c'est vrai. J'ai écrit un roman sur ça qui s'appelle « La fille de papier » où on voit comme ça un personnage de fiction qui débarque dans la vie d'un écrivain à succès victime du syndrome de la page blanche donc oui y a ce moment quand même un petit peu magique.

Merci beaucoup Guillaume Musso et merci pour ce thriller haletant. Ça s'appelle « Sept ans après » et c'est publié chez XO

Guillaume Musso, votre nouveau titre vient de paraître chez XO, ça s'appelle « Sept ans après », je plante le décor, nous sommes à New York dans un plutôt bel appartement avec Sebastian qui est un père de famille assez droit. Séparé de son ex-épouse Nikki, deux personnages qui ne se ressemblaient pas trop au départ et puis leur enfant, leur fils adolescent qui disparaît mystérieusement Les critiques ont souvent dit que parfois il y'avait beaucoup de bons sentiments dans vos livres mais là les critiques reconnaissent avoir été scotchés parce que vous nous entrainer dans un thriller qui va nous balader de New York à Paris, en passant par la forêt amazonienne. Vous vous êtes amusé à écrire ça j'imagine.

C'est vrai que j'y ai pris beaucoup de plaisir. Depuis quelques années j'avais envie de faire une sorte effectivement de thriller hitchcockien, c'est à dire de prendre un couple plus ou moins ordinaire et de le placer dans une situation qui le dépasse. J'avais envie finalement de doubler ce thriller d'une comédie romantique comme les américains savaient très bien en faire dans les années 40 où on avait ces personnages, cet homme et cette femme qui parfois passaient une heure et demie du film à se disputer mais pour finalement ne pas avoir à se dire je t'aime. Et là voilà j'ai voulu trouver une histoire qui me permette à la fois d'adopter le rythme du thriller tout en ménageant des postes qui permette de parler du couple, de la séparation.

Les enfants sont un peu ballotés entre les deux, Camille a choisit de vivre avec son père, Jeremy vit avec sa mère.

Lui est luthier, un grand luthier américain très rigide qui élève sa fille dans une éducation très stricte alors que elle, Nikki, élève leur fils, Jeremy, beaucoup plus comme une copine que comme une mère. Et donc ce couple s'est quitté en très mauvais terme, donc il ne se sont plus vus depuis depuis sept ans. Et donc justement sept ans après leur divorce, et bien un jour, Jeremy n'est plus rentré à la maison depuis 3 jours et là Nikki se résout à appeler son ex-mari pour lui demander de l'aider à retrouver leur fils. Et donc on a ce couple qui se déteste en apparence, c'est à dire leurs blessures sont encore vives. Ils se sont aimés mais ils se sont quittés en étant tellement fâchés, en s'en voulant tellement que leurs blessures sont encore à vifs. Ils sont obligés là finalement de faire front commun pour sauver ce qu'ils ont de plus cher.

Nous avons évoqués le couple que forme, enfin que formait Sebastian et Nikki, les enfants Camille et Jeremy, et puis il y a beaucoup d'autres personnage qui gravitent, des bons et des mauvais forcement mais en tout cas il y'en a pour lesquels on sent une véritable empathie. Entre autres Constance, cette jeune flic parisienne.

Elle était pas tout à fait prévue non, à la base c'était un flic, un flic français beaucoup plus normal entre guillemets. Alors à la fois je me suis beaucoup attaché à ce personnage là mais alors les lecteurs, je dirais même encore plus. J'ai jamais reçu autant de courrier et de demandes pour savoir ce que devenait Constance parce que la fin est un peu elliptique concernant ce personnage là. Je pense que ça va être un personnage qu'on retrouvera dans l'un de mes prochains romans, pas forcement le prochain mais en tout cas les lecteurs auront des nouvelles de Constance dans un autre de mes livres.

Alors vous êtes très fort parce que forcement lorsque l'on commence on a beaucoup de mal à s'arrêter, on a envie de tourner les pages très vite pour connaître la suite. Maintenant que le livre est donc sorti, il fonctionne très bien. Quel est le compliment qui vous a fait le plus plaisir, quel est l'adjectif qui revient et où vous vous dites ah je suis content de moi.

Ce que j'aime c'est quand les couples s'offrent mes romans. Quelqu'un m'a raconté récemment qu'il avait reçu dans sa boîte aux lettres le livre « Seras-tu là ? » avec un ticket pour l'inviter à l'opéra et donc c'était quelqu'un qui voulait faire une sorte de déclaration à travers le roman suivi de cette invitation. Chaque fois que mes romans mettent en relation des gens dans la vie réelle, woah.

Merci beaucoup Guillaume Musso. Merci pour ce thriller haletant, ça s'appelle « Sept ans après » et c'est publié chez XO.