Jérusalem, ville sainte. Et pourtant, depuis des millénaires, les religions s'y entre-déchirent, les guerres s'y succèdent, les attentats s'y multiplient. Pourquoi ? Voilà l'intrigue de ce thriller coup de poing que l'on doit à David Emton, « Le secret de Dieu » chez Albin Michel.
C'est son premier livre mais de sa vie d'avant, on ne saura pas grand-chose si ce n'est qu'il a été reporter. David Emton aime s'entourer de mystère. En tous cas, avec ce 1er roman, David Emton fait fort et peut facilement supporter la comparaison avec Dan Brown ou Steve Berry. Alors l'histoire, quelle est-elle ?
Julie est conservatrice au Louvre et part pour quelques jours de vacances rejoindre son père en Israël, où il est archéologue. Mais à son arrivée, son père a été enlevé et Julie se retrouve dans une folle course poursuite contre un ennemi invisible mais tentaculaire. Un thriller ésotérique à la fois rythmé et dense, 500 pages pour 24h d'action, un récit très documenté aussi, où le lecteur devra avec jubilation déceler le vrai du faux. Une histoire démoniaque qui nous entraîne aux origines même de notre humanité mais chut, n'en disons pas plus. On vous l'a dit, David Emton aime le mystère.
« Le secret de Dieu » chez Albin Michel. David Emton est sur WTC.

Philippe Chauveau :
Bonjour David Emton. Vous publiez aux éditions Albin Michel votre premier roman, c'est un thriller, ça s'appelle « Le secret de Dieu ». Sans trop dévoiler votre parcours, qu'avez-vous fait avant d'écrire ?

David Emton :
J'ai longtemps transigé en étant notamment reporter qui est un métier qui nécessite d'avoir un encrage dans la réalité, avoir à apporter des faits vrais, des faits observés, mais vous les agencez, vous les construisez comme un architecte avec un imaginaire, vous les présentez de façon un peu suggestive et puis est venu un moment, comme une source intérieure, quelque chose qui est venue percer et on se dit il faut y aller. Je me suis donc attelé à la rédaction de ce premier roman qui est un thriller fantastique ou ésotérique.

Philippe Chauveau :
Votre vie pour les années à venir, vous souhaitez qu'elle soit tournée vers l'écriture en mettant un trait sur ce que vous avez fait avant ?

David Emton :
Absolument. La page du reportage est tournée. Je continuerai à faire des voyages, des enquêtes, mais pour nourrir mes livres à venir.

Philippe Chauveau :
Dans le cadre de votre activité de reporter, vous avez été amené à voyager. J'imagine que vous glissiez quelques bouquins dans votre valise. Quels sont les auteurs qui vous ont accompagnés depuis votre adolescence jusqu'à maintenant ?

David Emton :
Concernant les reportages, j'avais un principe, c'est celui du contrepied. Quand je partais au Moyen-Orient, quand j'ai couvert le retrait de Gaza par exemple, j'emportais un recueil de haiku japonais. Quand j'allais aux Etats-Unis au contraire, je prenais un livre qu'on pouvais qualifier d'oriental, d'Albert Cossery, fait de lenteur et de soleil, quand j'allais à New-York sous la neige, dans cette civilisation frénétique. Donc le contrepied. Quant aux auteurs qui m'ont accompagnés ou formés, je viens de vous parler d'Albert Cossery, il y a Albert Camus, Albert Cohen, il y a Zola, Balzac, Hugo. Il y a beaucoup de classiques éloignés du genre littéraire dans lequel je m'inscris qu'est le roman à suspense, à rebondissement...

Philippe Chauveau :
Justement, pourquoi avoir fait le choix d'écrire des thrillers ?

David Emton :
Parce que pour moi, c'était la possibilité d'exprimer une vivacité dans le rythme, une écriture boxée, rapide. Je déteste tout ce qui est lent, mou, je déteste la lenteur et le gras. Et puis aussi parce que c'est le genre de livre qui permet beaucoup d'audace dans les thèses, de faire passer des messages et des « Le secret de Dieu » je crois qu'il y en a quelques uns.

Philippe Chauveau :
L'écriture du deuxième roman est déjà en cours ?

David Emton :
Oui, absolument. Ca sera un thriller dans la même veine, apocalyptique, au double sens de l'apocalypse, c'est-à-dire qu'il met tout en cause, y compris la fin du monde et du genre humain et apocalyptique au sens de la révélation, qui dévoile quelque chose.

Philippe Chauveau :
En attendant ce deuxième roman, on va déjà se régaler avec le premier. Ca s'appelle « Le secret de Dieu » et c'est aux éditions Albin Michel.

Philippe Chauveau :
David Emton, « le secret de Dieu » nous amène au coeur de Jérusalem, une ville trois fois sainte. Nous sommes sur les traces de Julie, une jeune femme conservatrice au Louvre. Elle va rejoindre son père. Ils ont eu des relations un peu conflictuelles, mais ils s'entendent bien, donc elle veut profiter de ces retrouvailles. Son père est lui même archéologue en Israël, à Jérusalem, à Tel-Aviv plus précisément, avant d'être à Jérusalem. Le titre veut tout dire : « Le secret de Dieu », ça veut dire qu'on va découvrir des choses absolument insoupçonnées et insoupçonnables. Qu'est ce qui vous a donné envie de nous amener à Jérusalem ?

David Emton :
Qu'est ce qui a inspiré ce roman, c'est la réalité. Quand on y pense, c'est assez fou, c'est surréaliste. Jérusalem, la ville trois fois sainte et en faite trois fois maudite. La ville de Dieu n'a jamais cessé de provoquer la folie, la haine et la guerre. C'est quand même assez piquant pour une ville dite de la paix et de la sainteté. J'ai voulu comprendre et mettre au coeur d'un thriller, une course poursuite, une course contre la montre, contre la mort, j'ai voulu mettre au coeur de ce roman cette énigme. Pourquoi cette ville qui devrait être sanctifiée, irradie de façon quasi magnifique, le malheur autour d'elle, pourquoi elle est obsessionnellement présente dans tous les médias du monde, pourquoi Dieu a-t-il choisi cette ville assez dingue, assez terrifiante ? Parce qu'il y a caché un petit secret.

Philippe Chauveau :
Il y a une lutte entre le bien et le mal. Il y a aussi beaucoup de vérités dans votre livre, ça a été j'imagine un gros travail de recherche. Comment avez-vous travaillez pour écrire « Le secret de Dieu » ?

David Emton :
Ce sont des recherches liées aux reportages, des recherches plus universitaires, de la documentation. J'ai voulu ramener à moi un faisceau de questions et d'énigmes, par exemple les croyants apprendront la signification assez effrayante du mot « amen » qui n'est pas du tout cool. Et puis un certain nombre d'énigmes qui se posent dans l'histoire et dans la religion.

Philippe Chauveau :
On vous compare parfois à Dan Brown pour le « Da Vinci code ». On peut vous poser la même question qui lui avait été posée : comment dénouer le vrai du faux. Les personnes qui sont très intéressées, très scientifiques, pourront vous reprocher d'avoir un peu trop joué avec la réalité.

David Emton :
D'abord, le travail du romancier, c'est de jouer avec la réalité. Ensuite, je propose, que ce soit sur le site ou sur la page facebook, un dialogue avec mes lecteurs...

Philippe Chauveau :
C'est ce que vous proposez à la fin.

David Emton :
Pour les aider à démêler le faux du vrai. Je vous ai parlé du mot « amen », mais il y a aussi la façade du saint-sépulcre, la dernière demeure du Christ ou je dévoile des éléments architecturaux qui sont à tomber à la renverse. Il y a une dizaine ou une vingtaine d'exemple comme ça qui font que le lecteur peut se faire une idée de ce qui est romancé et de ce qui ne l'est pas. La seule chose qui est inventée, c'est le final, enfin je l'espère pour nous tous.

Philippe Chauveau :
J'espère aussi. Merci David Emton, c'est votre premier roman, un thriller aux éditions Albin Michel et ça s'appelle « Le secret de Dieu ».

Nadine Enguehard
Librairie Enguehard
5 Place République
72220 Écommoy
tél : 02 43 42 10 45


Pour son premier roman, David Emton nous propose un thriller historico-religieux particulièrement réussi, écrit en chapitres courts, l'écriture est fluide et nous voyageons à travers le temps.
Le roman est construit autour d'une héroïne et on a qu'une envie, c'est de connaître avec elle la suite et surtout connaître ce secret de Dieu. Le côté génial de ce livre, c'est qu'on a une fin absolument fabuleuse. C'est ce que j'ai le plus aimé dans le livre. C'est un roman qui a le mérite de nous faire réfléchir et franchement la fin est à méditer. Ce livre, je le conseille vivement à tous ceux qui sont amateurs du style, du genre, mais aussi à ceux qui veulent un bon roman parce qu'il est facile à lire et la construction du livre fait qu'on a qu'une envie, celle de continuer pour connaître la suite. Ce qui est absolument génial, c'est qu'on apprend quelque chose. On a une partie romancée, mais aussi une partie historique qui est souvent avérée.