Joli chemin que celui tracé par Dominique Barbéris en tant que romancière. Depuis « La ville » en 1996, elle a fidélisé un public qui adhère à son univers très personnel. Des destins en demi-teinte, des intrigues qui parfois n’en sont pas mais racontent une histoire, des ambiances délicates où les mots laissent transpirer des sensations. L’écriture de Dominique Barbéris est subtile et littéraire.

Après « L’heure exquise », « Quelque chose à cacher », « La vie en marge » ou « Un dimanche à Ville d’Avray », voici le 11ème titre de Dominique Barbéris, « Une façon d’aimer ».

Une famille respectable de la région nantaise dans les années 50. La grand-mère, les deux couples, et deux fillettes, Sophie, et sa cousine, la narratrice.

Et voilà que cinquante plus tard, cette dernière, à travers une photo, fait renaitre sa tante Madeleine. Jolie mais discrète, issue d’un milieu plus modeste, Madeleine a épousé Guy. Mariage d’amour sans doute mais peut-être sans passion. Le jeune couple est parti s’installer au Cameroun à Douala. Et là, un soir, à la délégation, Madeleine croise le regard d’Yves Prigent. Mais la décolonisation est en route et bientôt viendra l’heure de l’indépendance. Que valent les sentiments balbutiants quand l’Histoire est en marche.

Par petites touches délicates, Dominique Barbéris nous raconte cet amour naissant, qui ne dit pas son nom, une idylle qui est une certaine façon d’aimer.

De Nantes à Doula, des années 50 à aujourd’hui, à travers les souvenirs de la narratrice qui a peut-être idéalisé ces chers disparus, ce roman dégage un charme certain, celui du temps qui passe et des sentiments immortels, de ces coups de cœur éphémères qui marquent une vie. Portrait d’une époque, peinture d’un pays à l’aube de sa renaissance, focus sur une femme qui cherche son destin. Ce roman est un bijou de douceur et de mélancolie.

C’est un coup de cœur !

« Une façon d’aimer » de Dominique Barbéris est publié chez Gallimard.