Au début des années 80, Catherine Hermary-Vieille publiait son 1er roman, « Le Grand vizir de la nuit » et obtenait le Prix Fémina. Très vite, les titres se sont enchainés, entre romans et biographies et Catherine Hermary-Vieille a acquis non seulement une notoriété auprès des libraires et du milieu littéraire mais surtout l’affection et la fidélité d’un large public.
Catherine Hermary-Vieille puise dans l’Histoire les thèmes de ces ouvrages. Tristan & Iseult, les Tudor ou encore Marie-Antoinette deviennent grâce...
Catherine Hermary-Vieille de Catherine Hermary-Vieille - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour Catherine Hermary-Vieille. Merci de nous recevoir ici à Paris à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre nouveau livre, un roman historique « Merveilleuses ». L'écriture, ça fait déjà quelques années maintenant. On se souvient du « Grand vizir de la nuit », c'était le Prix Fémina en 1981. Un beau souvenir j'imagine ?
Catherine Hermary-Vieille :
Un très beau souvenir, déjà éloigné dans le temps. Avoir le prix Fémina pour un premier roman est un privilège que sur le moment je...
Catherine Hermary-Vieille de Catherine Hermary-Vieille - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
Catherine Hermary-Vieille, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre dernier livre, votre nouveau roman « Merveilleuses », un roman historique. Le précédent livre, c'était Marie-Antoinette « Les années Trianon ». Et aujourd'hui, de façon assez chronologique, on retrouve Joséphine de Beauharnais avec ce roman « Merveilleuses ». C'était voulu ou c'est par hasard ?
Catherine Hermary-Vieille :
C'est pas vraiment par hasard. C'est vrai que j'ai abandonné...
Catherine Hermary-Vieille de Catherine Hermary-Vieille - Le livre - Suite
C'est un vrai livre d'histoire qui peut intéresser un grand public non spécialiste, mais aussi des gens qui s'intéressent de manière plus approfondie à cette période. C'est vraiment un travail impressionnant de recherche historique sur ces personnages pas si connus que ça finalement.
Je dirais aux lecteurs qu'ils vont découvrir un bon roman, très prenant. Saisir un personnage, en l'occurrence la futur Joséphine, qui s'appelle Rose au début et qu'ils vont lire ça au fil des pages avec un grand plaisir de lecture, mais aussi...
Catherine Hermary-Vieille de Catherine Hermary-Vieille - L'avis du libraire - Suite
Catherine Hermary-Vieille
Merveilleuses
Présentation 1'16Au début des années 80, Catherine Hermary-Vieille publiait son 1er roman, « Le Grand vizir de la nuit » et obtenait le Prix Fémina. Très vite, les titres se sont enchainés, entre romans et biographies et Catherine Hermary-Vieille a acquis non seulement une notoriété auprès des libraires et du milieu littéraire mais surtout l’affection et la fidélité d’un large public.
Catherine Hermary-Vieille puise dans l’Histoire les thèmes de ces ouvrages. Tristan & Iseult, les Tudor ou encore Marie-Antoinette deviennent grâce à son écriture des personnages qui nous semblent proches, dont elle va au plus profond de la personnalité, en s’appuyant sur des recherches rigoureuses.
Entre la France et les Etats-Unis où elle vit la moitié du temps, Cathenrine Hermary-Vieille a écrit son nouveau livre « Merveilleuses » dans lequel elle s’attache à deux personnages féminins passionnants et fantasques, Rose Tascher de la Pagerie, plus connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais et son amie Thérésa Tallien. Toutes deux, entre la Terreur et l’Empire, feront vibrer Paris entre fêtes somptueuses et secrets d’alcôves.
« Merveilleuse », c’est le nouveau titre de Catherine Hermary-Vieille publié chez Albin Michel
Catherine Hermary-Vieille nous reçoit pour WebTv Culture.
Au début des années 80, Catherine Hermary-Vieille publiait son 1er roman, « Le Grand vizir de la nuit » et obtenait le Prix Fémina. Très vite, les titres se sont enchainés, entre romans et biographies et Catherine Hermary-Vieille a acquis non seulement une notoriété auprès des libraires et du milieu littéraire mais surtout l’affection et la fidélité d’un large public.
Catherine Hermary-Vieille puise dans l’Histoire les thèmes de ces ouvrages. Tristan & Iseult, les Tudor ou encore Marie-Antoinette deviennent grâce à son écriture des personnages qui nous semblent proches, dont elle va au plus profond de la personnalité, en s’appuyant sur des recherches rigoureuses.
Entre la France et les Etats-Unis où elle vit la moitié du temps, Cathenrine Hermary-Vieille a écrit son nouveau livre « Merveilleuses » dans lequel elle s’attache à deux personnages féminins passionnants et fantasques, Rose Tascher de la Pagerie, plus connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais et son amie Thérésa Tallien. Toutes deux, entre la Terreur et l’Empire, feront vibrer Paris entre fêtes somptueuses et secrets d’alcôves.
« Merveilleuse », c’est le nouveau titre de Catherine Hermary-Vieille publié chez Albin Michel
Catherine Hermary-Vieille nous reçoit pour WebTv Culture.
Catherine Hermary-Vieille
Merveilleuses
Portrait 3'56Philippe Chauveau :
Bonjour Catherine Hermary-Vieille. Merci de nous recevoir ici à Paris à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre nouveau livre, un roman historique « Merveilleuses ». L'écriture, ça fait déjà quelques années maintenant. On se souvient du « Grand vizir de la nuit », c'était le Prix Fémina en 1981. Un beau souvenir j'imagine ?
Catherine Hermary-Vieille :
Un très beau souvenir, déjà éloigné dans le temps. Avoir le prix Fémina pour un premier roman est un privilège que sur le moment je n'ai pas très bien réalisé et dont j'ai ensuite reconnu la portée très vite parce que c'est vrai que c'est un bon démarrage en littérature.
Philippe Chauveau :
Vous alternez l'écriture de romans et de biographies historiques, mais l'Histoire avec un H majuscule c'est votre univers, vous aimez l'Histoire.
Catherine Hermary-Vieille :
J'aime beaucoup l'Histoire et d'ailleurs, les livres dont « Merveilleuses » sont plutôt des récits historiques que des romans. Un roman implique des personnages imaginaires. Là, il n'y a aucun personnage imaginaire, tous les personnages du livre ont réellement existé. Je veux absolument recréer l'histoire à la précision, le détail m'intéresse énormément. Le côté romancier, c'est d'introduire une dimension psychologique dans les personnages, d'essayer de les comprendre avec une vision de l'intérieur.
Philippe Chauveau :
Il y a des périodes bien précises qui vous passionnent ?
Catherine Hermary-Vieille :
J'ai écrit sur plusieurs périodes de l'Histoire, j'ai écrit un livre sur Tristan et Iseult, ça c'est le très très haut Moyen-Âge, j'ai écrit sur la Renaissance, toute une série sur les Tudor, mais l'époque que je préfère, vers celle où je suis le plus attirée, c'est la fin du 18e siècle et le 19e siècle.
Philippe Chauveau :
Vous passez la moitié de l'année à Paris, dans cet appartement et puis l'autre moitié aux Etats-Unis. Vous êtes installée près de Charlotte Ville. C'est un décor qui vous inspire, puisque c'est aux Etats-Unis que vous écrivez essentiellement ?
Catherine Hermary-Vieille :
C'est surtout un décor de paix absolu. Le monde de l'écriture est un monde de solitude et un monde où on ne peut pas être dérangé par des choses merveilleuses comme à Paris, les dîners, les déjeuners, les copains... toutes ces choses que je rêve de retrouver quand je viens à Paris. Là-bas, c'est vraiment la solitude. C'est la nature dans son état le plus sauvage. J'ai une vieille maison pour l'Amérique – elle date de 1780 donc c'est l'époque anglaise et pour l'Amérique, c'est vieux – avec des colonnes blanches et j'ai devant ma fenêtre un gros magnolia, donc c'est vraiment le Sud tel qu'on le rêve et qui pour moi est propice à l'écriture.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous écrivez, lorsque vous êtes à votre table de travail aux Etats-Unis que ressentez-vous ? C'est une sorte de jouissance pour vous l'écriture ?
Catherine Hermary-Vieille :
C'est un bonheur ! J'écris avec régularité tous les matins. Vous savez, quelquefois, on ne peut pas dire qu'on quitte son univers quotidien et familier pour aller à son bureau, parce qu'on est tellement habité par les personnages qu'en fait ils ne vous quittent pas. On y pense la nuit, on y pense en se réveillant et quand on s'installe devant son bureau, c'est comme si on les retrouvait pour un rendez-vous précis, mais on a pensé à eux entre-temps.
Philippe Chauveau :
Vous faites partie de ces auteurs qui aimez participer à des salons littéraires, à des dédicaces, à des rencontres avec les lecteurs en librairie. Ca vous apporte quoi ?
Catherine Hermary-Vieille :
Beaucoup de choses. C'est frustrant et comblant en même temps. C'est comblant parce qu'on voit les personnes qui apprécient ce que vous faites, qui vous le disent très gentiment et très simplement « ah, j'aime beaucoup vos livres, j'en ai lu énormément et voilà pourquoi je les aime. ». C'est donc un contact parce qu'un livre n'existe que par ses lecteurs et c'est frustrant parce qu'on les voit peu ou pas assez. On a envie des fois de rester beaucoup plus longtemps avec quelqu'un et puis on ne peut pas. Mais pour moi, c'est essentiel d'avoir un contact avec mes lecteurs et mes lectrices.
Philippe Chauveau :
Merci Catherine Hermary-Vieille. Votre actualité c'est donc « Merveilleuses » et c'est aux éditions Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Bonjour Catherine Hermary-Vieille. Merci de nous recevoir ici à Paris à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre nouveau livre, un roman historique « Merveilleuses ». L'écriture, ça fait déjà quelques années maintenant. On se souvient du « Grand vizir de la nuit », c'était le Prix Fémina en 1981. Un beau souvenir j'imagine ?
Catherine Hermary-Vieille :
Un très beau souvenir, déjà éloigné dans le temps. Avoir le prix Fémina pour un premier roman est un privilège que sur le moment je n'ai pas très bien réalisé et dont j'ai ensuite reconnu la portée très vite parce que c'est vrai que c'est un bon démarrage en littérature.
Philippe Chauveau :
Vous alternez l'écriture de romans et de biographies historiques, mais l'Histoire avec un H majuscule c'est votre univers, vous aimez l'Histoire.
Catherine Hermary-Vieille :
J'aime beaucoup l'Histoire et d'ailleurs, les livres dont « Merveilleuses » sont plutôt des récits historiques que des romans. Un roman implique des personnages imaginaires. Là, il n'y a aucun personnage imaginaire, tous les personnages du livre ont réellement existé. Je veux absolument recréer l'histoire à la précision, le détail m'intéresse énormément. Le côté romancier, c'est d'introduire une dimension psychologique dans les personnages, d'essayer de les comprendre avec une vision de l'intérieur.
Philippe Chauveau :
Il y a des périodes bien précises qui vous passionnent ?
Catherine Hermary-Vieille :
J'ai écrit sur plusieurs périodes de l'Histoire, j'ai écrit un livre sur Tristan et Iseult, ça c'est le très très haut Moyen-Âge, j'ai écrit sur la Renaissance, toute une série sur les Tudor, mais l'époque que je préfère, vers celle où je suis le plus attirée, c'est la fin du 18e siècle et le 19e siècle.
Philippe Chauveau :
Vous passez la moitié de l'année à Paris, dans cet appartement et puis l'autre moitié aux Etats-Unis. Vous êtes installée près de Charlotte Ville. C'est un décor qui vous inspire, puisque c'est aux Etats-Unis que vous écrivez essentiellement ?
Catherine Hermary-Vieille :
C'est surtout un décor de paix absolu. Le monde de l'écriture est un monde de solitude et un monde où on ne peut pas être dérangé par des choses merveilleuses comme à Paris, les dîners, les déjeuners, les copains... toutes ces choses que je rêve de retrouver quand je viens à Paris. Là-bas, c'est vraiment la solitude. C'est la nature dans son état le plus sauvage. J'ai une vieille maison pour l'Amérique – elle date de 1780 donc c'est l'époque anglaise et pour l'Amérique, c'est vieux – avec des colonnes blanches et j'ai devant ma fenêtre un gros magnolia, donc c'est vraiment le Sud tel qu'on le rêve et qui pour moi est propice à l'écriture.
Philippe Chauveau :
Lorsque vous écrivez, lorsque vous êtes à votre table de travail aux Etats-Unis que ressentez-vous ? C'est une sorte de jouissance pour vous l'écriture ?
Catherine Hermary-Vieille :
C'est un bonheur ! J'écris avec régularité tous les matins. Vous savez, quelquefois, on ne peut pas dire qu'on quitte son univers quotidien et familier pour aller à son bureau, parce qu'on est tellement habité par les personnages qu'en fait ils ne vous quittent pas. On y pense la nuit, on y pense en se réveillant et quand on s'installe devant son bureau, c'est comme si on les retrouvait pour un rendez-vous précis, mais on a pensé à eux entre-temps.
Philippe Chauveau :
Vous faites partie de ces auteurs qui aimez participer à des salons littéraires, à des dédicaces, à des rencontres avec les lecteurs en librairie. Ca vous apporte quoi ?
Catherine Hermary-Vieille :
Beaucoup de choses. C'est frustrant et comblant en même temps. C'est comblant parce qu'on voit les personnes qui apprécient ce que vous faites, qui vous le disent très gentiment et très simplement « ah, j'aime beaucoup vos livres, j'en ai lu énormément et voilà pourquoi je les aime. ». C'est donc un contact parce qu'un livre n'existe que par ses lecteurs et c'est frustrant parce qu'on les voit peu ou pas assez. On a envie des fois de rester beaucoup plus longtemps avec quelqu'un et puis on ne peut pas. Mais pour moi, c'est essentiel d'avoir un contact avec mes lecteurs et mes lectrices.
Philippe Chauveau :
Merci Catherine Hermary-Vieille. Votre actualité c'est donc « Merveilleuses » et c'est aux éditions Albin Michel.
Catherine Hermary-Vieille
Merveilleuses
Le livre 4'24Philippe Chauveau :
Catherine Hermary-Vieille, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre dernier livre, votre nouveau roman « Merveilleuses », un roman historique. Le précédent livre, c'était Marie-Antoinette « Les années Trianon ». Et aujourd'hui, de façon assez chronologique, on retrouve Joséphine de Beauharnais avec ce roman « Merveilleuses ». C'était voulu ou c'est par hasard ?
Catherine Hermary-Vieille :
C'est pas vraiment par hasard. C'est vrai que j'ai abandonné Marie-Antoinette au moment de la fuite qui s'arrêtera à Varennes et j'ai eu envie de continuer, d'aller au-delà et donc de passer la Révolution et j'avais depuis longtemps un certain intérêt pour Joséphine de Beauharnais qui d'ailleurs n'a jamais été Joséphine de Beauharnais, car quand elle était Beauharnais, elle était Rose. Elle a été soit Rose de Beauharnais, soit Joséphine Bonaparte. C'est très curieux comme l'Histoire a laissé le nom de Joséphine de Beauharnais qu'elle n'a jamais porté. Ce personnage de femme m'intéressait, car j'aime les femmes qui ont un destin. Et elle, elle a vraiment un destin avec un D majuscule. Et son amie, Thérésia Cabarrus, qui vient d'Espagne, va arriver à être la reine de Paris, Notre-Dame de Thermidor et qui finira sa vie comme princesse de Chimay, au château de Chimay...
Philippe Chauveau :
… Et qui jouera un rôle important en épousant Tallien. Au travers des destins de ces deux femmes que vous nous présentez, Thérésia et Rose Tascher de la Pagerie, c'est toute une époque révolutionnaire que vous faites revivre, avec tous ces personnages qui ont changé le destin de la France.
Catherine Hermary-Vieille :
Oui, on peut dire ça. Ces deux femmes sont emprisonnées au moment de la Terreur et elle risque de perdre leur tête et quand elles vont être libérées, c'est un monde nouveau qui surgit et qu'on connait très mal. Je me suis rendue compte que ces quatre années qui se passent en France entre la chute de Robespierre et la prise de pouvoir absolu par Bonaparte après le coup d'état de brumaire est très mal connu, or il se passe énormément de choses, des choses capitales pour notre société, puis on trouve des hommes qui vont être de première importance et qui étaient peu connus, que sont bien sûr Bonaparte, Talleyrand, Fouché, des hommes qui commencent à faire parler d'eux et ça, c'est formidable.
Philippe Chauveau :
Le titre bien évidemment n'est pas anodin, puisque les Merveilleuses et les Incroyables, c'est le nom que l'Histoire a donné à ces personnages excentriques, qui aimaient faire la fête. On disait même les « Meveilleuses » et les « Incoyables » en enlevant le R...
Catherine Hermary-Vieille :
… Oui, pour ne pas dire le mot Révolution ou Robespierre, donc on avalait le R. Mais maintenant on le fait un peu aussi, alors qu'autre fois en France, il n'y a pas si longtemps que ça et encore dans certaines provinces françaises, on roule les R, mais là on avale les R, donc on est comme les « Meveilleuses ».
Philippe Chauveau :
Et alors, ces hommes et ces femmes, emmené notamment par Thérésia et Rose, avaient envie de sortir de la Terreur.
Catherine Hermary-Vieille :
Oui. Elles avaient envie, après tous les moments de guerre, de violence, de vivre, de sortir, de s'amuser, le théâtre reprenait. Paris était dévasté. Les hôtels particuliers, les portes étaient arrachées, Notre-dame servait de resserre à vin. C'était plein de tonneaux de vin. On imagine pas ce que Paris était à la fin de la Terreur, mais ces femmes ont décidé qu'elles allaient revivre, être indépendantes, plus de corset, elle portaient des robes transparentes, elles conduisaient elles-mêmes leur voiture à cheval. C'est vraiment un moment de grande indépendance pour les femmes qu'elles retrouveront un peu après la première guerre, quand on parle des garçonnes, mais la fin du 19e siècle étouffera complètement les femmes avec l'ère victorienne.
Philippe Chauveau :
Vous avez eu du mal à les quitter ces deux femmes ?
Catherine Hermary-Vieille :
Oui, j'ai eu un peu de mal à les quitter. Je reconnais qu'ensuite j'ai plaints Joséphine parce que je me suis dit que son avenir d'impératrice est quand même très lourd, très dur. Ensuite la séparation d'avec Bonaparte et puis Thérésia, elle a été princesse dans ce grand château de Chimay ou elle a terminée ses jours en bonne dame de Chimay, en dame d'oeuvre, comme George Sand.
Philippe Chauveau :
Sans jamais se revoir toutes les deux.
Catherine Hermary-Vieille :
Jamais, ni même s'écrire car bien sûr Joséphine ne pouvait recevoir aucune lettre qui n'était pas avant contrôlée par le palais, donc elle n'a plus jamais reçu de nouvelle de son amie.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Catherine Hermary-Vieille d'avoir fait revivre ces deux femmes d'exception qu'étaient Joséphine et Thérésia. « Merveilleuses », c'est votre nouveau livre et c'est aux éditions Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Catherine Hermary-Vieille, nous sommes ensemble à l'occasion de la sortie chez Albin Michel de votre dernier livre, votre nouveau roman « Merveilleuses », un roman historique. Le précédent livre, c'était Marie-Antoinette « Les années Trianon ». Et aujourd'hui, de façon assez chronologique, on retrouve Joséphine de Beauharnais avec ce roman « Merveilleuses ». C'était voulu ou c'est par hasard ?
Catherine Hermary-Vieille :
C'est pas vraiment par hasard. C'est vrai que j'ai abandonné Marie-Antoinette au moment de la fuite qui s'arrêtera à Varennes et j'ai eu envie de continuer, d'aller au-delà et donc de passer la Révolution et j'avais depuis longtemps un certain intérêt pour Joséphine de Beauharnais qui d'ailleurs n'a jamais été Joséphine de Beauharnais, car quand elle était Beauharnais, elle était Rose. Elle a été soit Rose de Beauharnais, soit Joséphine Bonaparte. C'est très curieux comme l'Histoire a laissé le nom de Joséphine de Beauharnais qu'elle n'a jamais porté. Ce personnage de femme m'intéressait, car j'aime les femmes qui ont un destin. Et elle, elle a vraiment un destin avec un D majuscule. Et son amie, Thérésia Cabarrus, qui vient d'Espagne, va arriver à être la reine de Paris, Notre-Dame de Thermidor et qui finira sa vie comme princesse de Chimay, au château de Chimay...
Philippe Chauveau :
… Et qui jouera un rôle important en épousant Tallien. Au travers des destins de ces deux femmes que vous nous présentez, Thérésia et Rose Tascher de la Pagerie, c'est toute une époque révolutionnaire que vous faites revivre, avec tous ces personnages qui ont changé le destin de la France.
Catherine Hermary-Vieille :
Oui, on peut dire ça. Ces deux femmes sont emprisonnées au moment de la Terreur et elle risque de perdre leur tête et quand elles vont être libérées, c'est un monde nouveau qui surgit et qu'on connait très mal. Je me suis rendue compte que ces quatre années qui se passent en France entre la chute de Robespierre et la prise de pouvoir absolu par Bonaparte après le coup d'état de brumaire est très mal connu, or il se passe énormément de choses, des choses capitales pour notre société, puis on trouve des hommes qui vont être de première importance et qui étaient peu connus, que sont bien sûr Bonaparte, Talleyrand, Fouché, des hommes qui commencent à faire parler d'eux et ça, c'est formidable.
Philippe Chauveau :
Le titre bien évidemment n'est pas anodin, puisque les Merveilleuses et les Incroyables, c'est le nom que l'Histoire a donné à ces personnages excentriques, qui aimaient faire la fête. On disait même les « Meveilleuses » et les « Incoyables » en enlevant le R...
Catherine Hermary-Vieille :
… Oui, pour ne pas dire le mot Révolution ou Robespierre, donc on avalait le R. Mais maintenant on le fait un peu aussi, alors qu'autre fois en France, il n'y a pas si longtemps que ça et encore dans certaines provinces françaises, on roule les R, mais là on avale les R, donc on est comme les « Meveilleuses ».
Philippe Chauveau :
Et alors, ces hommes et ces femmes, emmené notamment par Thérésia et Rose, avaient envie de sortir de la Terreur.
Catherine Hermary-Vieille :
Oui. Elles avaient envie, après tous les moments de guerre, de violence, de vivre, de sortir, de s'amuser, le théâtre reprenait. Paris était dévasté. Les hôtels particuliers, les portes étaient arrachées, Notre-dame servait de resserre à vin. C'était plein de tonneaux de vin. On imagine pas ce que Paris était à la fin de la Terreur, mais ces femmes ont décidé qu'elles allaient revivre, être indépendantes, plus de corset, elle portaient des robes transparentes, elles conduisaient elles-mêmes leur voiture à cheval. C'est vraiment un moment de grande indépendance pour les femmes qu'elles retrouveront un peu après la première guerre, quand on parle des garçonnes, mais la fin du 19e siècle étouffera complètement les femmes avec l'ère victorienne.
Philippe Chauveau :
Vous avez eu du mal à les quitter ces deux femmes ?
Catherine Hermary-Vieille :
Oui, j'ai eu un peu de mal à les quitter. Je reconnais qu'ensuite j'ai plaints Joséphine parce que je me suis dit que son avenir d'impératrice est quand même très lourd, très dur. Ensuite la séparation d'avec Bonaparte et puis Thérésia, elle a été princesse dans ce grand château de Chimay ou elle a terminée ses jours en bonne dame de Chimay, en dame d'oeuvre, comme George Sand.
Philippe Chauveau :
Sans jamais se revoir toutes les deux.
Catherine Hermary-Vieille :
Jamais, ni même s'écrire car bien sûr Joséphine ne pouvait recevoir aucune lettre qui n'était pas avant contrôlée par le palais, donc elle n'a plus jamais reçu de nouvelle de son amie.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup Catherine Hermary-Vieille d'avoir fait revivre ces deux femmes d'exception qu'étaient Joséphine et Thérésia. « Merveilleuses », c'est votre nouveau livre et c'est aux éditions Albin Michel.
Catherine Hermary-Vieille
Merveilleuses
L'avis du libraire 1'06C'est un vrai livre d'histoire qui peut intéresser un grand public non spécialiste, mais aussi des gens qui s'intéressent de manière plus approfondie à cette période. C'est vraiment un travail impressionnant de recherche historique sur ces personnages pas si connus que ça finalement.
Je dirais aux lecteurs qu'ils vont découvrir un bon roman, très prenant. Saisir un personnage, en l'occurrence la futur Joséphine, qui s'appelle Rose au début et qu'ils vont lire ça au fil des pages avec un grand plaisir de lecture, mais aussi apprendre plein de choses. Pour moi, c'est l'essentiel de ce genre de livre.
C'est un vrai livre d'histoire qui peut intéresser un grand public non spécialiste, mais aussi des gens qui s'intéressent de manière plus approfondie à cette période. C'est vraiment un travail impressionnant de recherche historique sur ces personnages pas si connus que ça finalement.
Je dirais aux lecteurs qu'ils vont découvrir un bon roman, très prenant. Saisir un personnage, en l'occurrence la futur Joséphine, qui s'appelle Rose au début et qu'ils vont lire ça au fil des pages avec un grand plaisir de lecture, mais aussi apprendre plein de choses. Pour moi, c'est l'essentiel de ce genre de livre.