En 2009, avec « Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel Guénassia a connu un incroyable succès. Cette chronique douce-amère d'un gamin dans le Paris des années 50 a reçu, on s'en souvient, le prix Goncourt des Lycéens. Trois ans après, voici son nouveau titre « La vie rêvée d'Ernesto G. » et, dans un registre très différent, c'est avec le même plaisir que l'on retrouve la plume de Jean-Michel Guénassia.Joseph Kaplan, jeune médecin praguois, va traverser le XXème siècle, balloté par l'Histoire entre...
A Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :Bonjour Jean-Michel Guenassia. Merci d'être avec nous. Vous publiez chez Albin Michel votre nouveau roman « La vie rêvée d'Ernesto G. » J'ai envie de dire que c'était un roman qui était très attendu. Il y avait eu précédemment « Le club des incorrigibles optimistes », on va reparler de tout ça, mais j'aimerais que l'on fasse plus connaissance avec Jean-Michel Guenassia l'homme. L'écriture, c'est une envie qui remonte à très loin.Jean-Michel Guenassia :Oui. Depuis très longtemps puisque j'avais...
A Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Jean-Michel Guenassia, après le succès du « Club des incorrigibles optimistes », prix Goncourt des lycéens, on attendait impatiemment votre nouveau roman. Le voici. Ca s'appelle « La vie rêvée d'Ernesto G. ». C'est le personnage de Joseph. Il va naître à Prague, mais il va beaucoup voyager. On va le retrouver à Paris, à Alger, puis il retournera ensuite en Tchécoslovaquie. C'est un personnage que l'on va suivre sur un siècle, mais qui finalement va être balloté par l'histoire, sans jamais vraiment...
A Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - Le livre - Suite
« Le livre écarlate »31 rue du Moulin vert75 014 ParisTél : 01 45 42 75 30Philippe Leconte, de la librairie « Le livre écarlate » à Paris.C'est un roman formidable parce qu'il a créé un personnage, il lui a donné une formation qui permet qu'il soit au bon endroit, au bon moment pour rencontrer l'un des personnages essentiels de l'histoire du 20e siècle. Il y a une patte. La patte en question, c'est ce goût du narratif, de l'histoire et puis ce travail, il parlerait du grand jeu, et je crois qu'il a raison. C'est formidable,...
A Dieu vat de Jean-Michel Guenassia - L'avis du libraire - Suite
Jean-Michel Guenassia
La vie rêvée d'Ernesto G.
Présentation 1'18En 2009, avec « Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel Guenassia a connu un incroyable succès. Cette chronique douce-amère d'un gamin dans le Paris des années 50 a reçu, on s'en souvient, le prix Goncourt des Lycéens.
Trois ans après, voici son nouveau titre « La vie rêvée d'Ernesto G. » et, dans un registre très différent, c'est avec le même plaisir que l'on retrouve la plume alerte de Jean-Michel Guenassia.
Joseph Kaplan, jeune médecin praguois, va traverser le XXème siècle, balloté par l'Histoire entre Prague et Alger en passant par la France d'avant-guerre, sur un air de tango de Carlos Gardel. Se basant sur une réalité historique,
la présence de Che Guevara pendant quelques mois en Tchécoslovaquie communiste pour raisons médicales, notre héros croisera ainsi la route du révolutionnaire cubain.
Avec une écriture ciselée et musicale, voilà un roman foisonnant, entre le soleil de l'Afrique du Nord coloniale et la froideur de l'Europe de l'Est communiste, où les personnages affrontent leur vie et leur passion dans un siècle en pleine mutation.
« La vie rêvée d'Ernesto G. » de Jean-Michel Guenassia, aux éditions Albin Michel, une belle réussite que je vous recommande. Jean-Michel Guenassia est avec nous sur WTC.
En 2009, avec « Le club des incorrigibles optimistes » Jean-Michel Guénassia a connu un incroyable succès. Cette chronique douce-amère d'un gamin dans le Paris des années 50 a reçu, on s'en souvient, le prix Goncourt des Lycéens.
Trois ans après, voici son nouveau titre « La vie rêvée d'Ernesto G. » et, dans un registre très différent, c'est avec le même plaisir que l'on retrouve la plume de Jean-Michel Guénassia.
Joseph Kaplan, jeune médecin praguois, va traverser le XXème siècle, balloté par l'Histoire entre Prague et Alger en passant par la France d'avant-guerre, sur un air de tango de Carlos Gardel. Se basant sur une réalité historique, la présence de Che Guevara pendant quelques mois en Tchécoslovaquie communiste pour raisons médicales, notre héros croisera ainsi la route du révolutionnaire cubain.
Avec une écriture ciselée et musicale, voilà un roman foisonnant, entre le soleil de l'Afrique du Nord coloniale et la froideur de l'Europe de l'Est communiste, où les personnages affrontent leur vie et leur passion dans un siècle en pleine mutation.
« La vie rêvée d'Ernesto G. » de Jean-Michel Guénassia, aux éditions Albin Michel, une belle réussite que je vous recommande.
Jean-Michel Guénassia est avec nous sur WTC
Jean-Michel Guenassia
La vie rêvée d'Ernesto G.
Portrait 3'58Bonjour Jean-Michel Guenassia. Merci d'être avec nous. Vous publiez chez Albin Michel votre nouveau roman « La vie rêvée d'Ernesto G. » J'ai envie de dire que c'était un roman qui était très attendu.
Il y avait eu précédemment « Le club des incorrigibles optimistes », on va reparler de tout ça, mais j'aimerais que l'on fasse plus connaissance avec Jean-Michel Guenassia l'homme. L'écriture, c'est une envie qui remonte à très loin.
Oui. Depuis très longtemps puisque j'avais commencé une carrière professionnelle d'avocat. A un moment, je n'avais pas fait la bonne bifurcation. J'avais fait des études et je suis devenu avocat.
Au bout de sept ans, j'ai décidé d'arrêter pour écrire. Donc je suis devenu scénariste pour la télé, pour le cinéma. J'ai écrit des romans qui n'ont pas été publiés. Un a été publié. Des pièces de théâtre. Une vie d'auteur.
Finalement, lorsque l'on dit que « La vie rêvée d'Ernesto G. » est votre deuxième roman, c'est un peu réducteur, parce qu'il y a eu beaucoup de choses avant.
Il y avait eu un roman policier qui a été publié il y a quelques années. Vous êtes frustré que les gens ne savent pas que vous avez produit autre chose avant ?
Pas du tout. A titre personnel, j'ai l'impression que je suis un jeune romancier et que ma vie a vraiment commencé avec « Le Club ».
Lorsque l'on publie un premier roman « Le Club » avec un tel succès aussi bien auprès des libraires, de la critique et du public, est-ce vertigineux lorsque l'on commence l'écriture du deuxième roman ?
Vertigineux non, mais je savais que forcément je serai attendu, que les lecteurs le regarderaient, le considéreraient, les libraires aussi. C'était surtout leur regard, plus que la critique, qui m'intéressait et je n'avais pas envie de les décevoir avec un livre que je savais moins bon.
Quand je me suis lancé sur la suite du « Club » parce que c'était mon objectif au tout début, même avant qu'il soit publié, j'ai beaucoup travaillé, mais je n'ai pas trouvé une suite qui me convienne.
Je savais qu'elle n'était pas du tout au niveau du « Club » et donc j'ai renoncé, j'ai laissé tomber, en disant « je n'y arrive pas, je ne vais pas publier uniquement pour profiter du succès du premier ». Donc j'ai reposé, j'avais écrit pas loin de 200 pages,
mais je savais que ça ne fonctionnait pas, que la fin ne me plaisait pas du tout. Je m'étais embarqué dans des impasses dont je n'arrivais pas à me sortir. Et à ce moment là, j'ai eu la chance d'avoir cette idée d'Ernesto qui est arrivée.
Lorsque l'on s'était rencontré précédemment, vous nous aviez raconté qu'en écrivant « Le Club », vous vous étiez d'abord faut plaisir.
C'est d'abord ma priorité. Si vous ne prenez pas du plaisir en écrivant, en se donnant un objectif littéraire et d'atteindre ces objectifs littéraires en priorité, ça ne va pas marcher.
Moi le lecteur je ne sais pas qui il est, je ne sais pas ce qu'il veut, je n'ai pas un portrait-type, je ne fais pas du marketing littéraire, personne ne peut savoir ça.
Donc j'écris d'abord pour moi, pour accomplir quelque chose qui est vraiment fort et puis je sens si ça fonctionne comme j'en ai envie. J'ai une certaine idée du livre à accomplir.
Merci Jean-Michel Guenassia. « La vie rêvée d'Ernesto G. » votre nouveau roman, chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Bonjour Jean-Michel Guenassia. Merci d'être avec nous. Vous publiez chez Albin Michel votre nouveau roman « La vie rêvée d'Ernesto G. » J'ai envie de dire que c'était un roman qui était très attendu. Il y avait eu précédemment « Le club des incorrigibles optimistes », on va reparler de tout ça, mais j'aimerais que l'on fasse plus connaissance avec Jean-Michel Guenassia l'homme. L'écriture, c'est une envie qui remonte à très loin.
Jean-Michel Guenassia :
Oui. Depuis très longtemps puisque j'avais commencé une carrière professionnelle d'avocat. A un moment, je n'avais pas fait la bonne bifurcation. J'avais fait des études et je suis devenu avocat. Au bout de sept ans, j'ai décidé d'arrêter pour écrire. Donc je suis devenu scénariste pour la télé, pour le cinéma. J'ai écrit des romans qui n'ont pas été publiés. Un a été publié. Des pièces de théâtre. Une vie d'auteur.
Philippe Chauveau :
Finalement, lorsque l'on dit que « La vie rêvée d'Ernesto G. » est votre deuxième roman, c'est un peu réducteur, parce qu'il y a eu beaucoup de choses avant. Il y avait eu un roman policier qui a été publié il y a quelques années. Vous êtes frustré que les gens ne savent pas que vous avez produit autre chose avant ?
Jean-Michel Guenassia :
Pas du tout. A titre personnel, j'ai l'impression que je suis un jeune romancier et que ma vie a vraiment commencé avec « Le Club ».
Philippe Chauveau :
Lorsque l'on publie un premier roman « Le Club » avec un tel succès aussi bien auprès des libraires, de la critique et du public, est-ce vertigineux lorsque l'on commence l'écriture du deuxième roman ?
Jean-Michel Guenassia :
Vertigineux non, mais je savais que forcément je serai attendu, que les lecteurs le regarderaient, le considéreraient aussi. C'était surtout leur regard, plus que la critique, qui m'intéressait et je n'avais pas envie de les décevoir avec un livre que je savais moins bon. Quand je me suis lancé sur la suite du « Club » parce que c'était mon objectif au tout début, même avant qu'il soit publié, j'ai beaucoup travaillé, mais je n'ai pas trouvé une suite qui me convienne. Je savais qu'elle n'était pas du tout au niveau du « Club » et donc j'ai renoncé, j'ai laissé tomber, en disant « je n'y arrive pas, je ne vais pas publier uniquement pour profiter du succès du premier ». Donc j'ai reposé, j'avais écrit pas loin de 200 pages, mais je savais que ça ne fonctionnait pas, que la fin ne me plaisait pas du tout. Je m'étais embarqué dans des impasses dont je n'arrivais pas à me sortir. Et à ce moment là, j'ai eu la chance d'avoir cette idée d'Ernesto qui est arrivée.
Philippe Chauveau :
Lorsque l'on s'était rencontré précédemment, vous nous aviez raconté qu'en écrivant « Le Club », vous vous étiez d'abord faut plaisir.
Jean-Michel Guenassia :
C'est d'abord ma priorité. Si vous ne prenez pas du plaisir en écrivant, en se donnant un objectif littéraire et d'atteindre ces objectifs littéraires en priorité, ça ne va pas marcher. Moi le lecteur je ne sais pas qui il est, je ne sais pas ce qu'il veut, je n'ai pas un portrait-type, je ne fais pas du marketing littéraire, personne ne peut savoir ça. Donc j'écris d'abord pour moi, pour accomplir quelque chose qui est vraiment fort et puis je sens si ça fonctionne comme j'en ai envie. J'ai une certaine idée du livre à accomplir.
Philippe Chauveau :
Merci Jean-Michel Guenassia. « La vie rêvée d'Ernesto G. » votre nouveau roman, chez Albin Michel.
Jean-Michel Guenassia
La vie rêvée d'Ernesto G.
Le livre 3'55Jean-Michel Guenassia, après le succès du « Club des incorrigibles optimistes », prix Goncourt des lycéens, on attendait impatiemment votre nouveau roman. Le voici. Ca s'appelle « La vie rêvée d'Ernesto G. ». C'est le personnage de Joseph.
Il va naître à Prague, mais il va beaucoup voyager. On va le retrouver à Paris, à Alger, puis il retournera ensuite en Tchécoslovaquie.
C'est un personnage que l'on va suivre sur un siècle, mais qui finalement va être balloté par l'histoire, sans jamais vraiment s'engager dans des grands moments. L'histoire s'en charge pour lui
Il s'engage malgré lui. Il fait des choix. Il abandonne son père. Il y a une rupture avec son milieu qu'il va mal assumer. Il va venir à Paris. C'est un médecin. Il va rentrer à l'Institut Pasteur à une époque où la microbiologie commence. C'est pour lui un progrès énorme.
D'être accepté à l'Institut Pasteur c'est un objectif exceptionnel pour un jeune médecin. Il va être muté à l'Institut Pasteur d'Alger où il y a un poste de disponible. Il va partir là-bas, il connait personne.
Il arrive en 1938 et se lance complètement dans cette vie de médecin-chercheur et c'est un véritable engagement.
Après 1945 Joseph retrouve donc la Tchécoslovaquie avec son épouse Christine et par les aléas de l'histoire il va être amené à soigner Ernesto G. Che Guevara qui se retrouve en Tchécoslovaquie. Pourquoi avoir créé une amitié entre ces deux hommes ?
Ce qui m'intéressait, c'était de trouver une explication à la question « pourquoi Guevara est parti en Bolivie ? » et j'étais parti d'une réflexion qu'avait fait Régis Debray dans un de ses livres où il disait que l'aventure bolivienne ça équivaut à un suicide.
Quand on voit comment a été menée l'aventure bolivienne, c'est encore une fois les pieds nickelés en Bolivie, c'est vraiment invraisemblable. Ce qui m'intéressait, c'était de jouer avec les codes.
On a de Guevara l'image, la photo de Korda, un homme très beau, charismatique, fier. Et j'ai voulu au contraire montrer un anti-héros, malade, dépressif, qui sort d'une série d'échecs personnels très fort, qui se remet en cause, qui fait un bilan de sa vie.
Qui se pose des questions sur son engagement politique. Qui va avoir 40 ans. 40 ans c'est un âge charnière dans la vie. On se pose des questions et lui aussi.
Il ne sait pas qu'il arrivera jamais à l'âge de 40 ans et il se demande s'il a fait les bons choix et donc ça m'intéressait d'avoir un Guevara fragile, un anti-héros.
Le personnage de Guevara arrive à la moitié du roman, aux deux tiers. Pourquoi avoir choisi le titre « Ernesto G. » alors que votre héros c'est Joseph ?
Parce que tout le roman est organisé pour ça. Le roman n'a de sens que par la rencontre entre les deux. Le véritable héros du roman, ce n'est pas Joseph, mais Guevara.
C'est lui qui est le deus ex machina du roman, c'est lui qui va permettre les rebondissements, l'action finale. Et s'il n'y avait pas eu Guevara, je n'aurai jamais écrit le roman de cette façon là.
Merci Jean-Michel Guenassia. « La vie rêvée d'Ernesto G. » votre nouveau roman, chez Albin Michel.
Philippe Chauveau :
Jean-Michel Guenassia, après le succès du « Club des incorrigibles optimistes », prix Goncourt des lycéens, on attendait impatiemment votre nouveau roman. Le voici. Ca s'appelle « La vie rêvée d'Ernesto G. ». C'est le personnage de Joseph. Il va naître à Prague, mais il va beaucoup voyager. On va le retrouver à Paris, à Alger, puis il retournera ensuite en Tchécoslovaquie. C'est un personnage que l'on va suivre sur un siècle, mais qui finalement va être balloté par l'histoire, sans jamais vraiment s'engager dans des grands moments. L'histoire s'en charge pour lui
Jean-Michel Guenassia :
Il s'engage malgré lui. Il fait des choix. Il abandonne son père. Il y a une rupture avec son milieu qu'il va mal assumer. Il va venir à Paris. C'est un médecin. Il va rentrer à l'Institut Pasteur à une époque où la microbiologie commence. C'est pour lui un progrès énorme. D'être accepté à l'Institut Pasteur c'et un objectif exceptionnel pour un jeune médecin. Il va être muté à l'Institut Pasteur d'Alger où il y a un poste de disponible. Il va partir là-bas, il connait personne. Il arrive en 1938 et se lance complètement dans cette vie de médecin-chercheur et c'est un véritable engagement.
Philippe Chauveau :
Après 1945 Joseph retrouve donc la Tchécoslovaquie avec son épouse Christine et par les aléas de l'histoire il va être amené à soigner Ernesto G. Che Guevara qui se retrouve en Tchécoslovaquie. Pourquoi avoir créé une amitié entre ces deux hommes ?
Jean-Michel Guenassia :
Ce qui m'intéressait, c'était de trouver une explication à la question « pourquoi Guevara est parti en Bolivie ? » et j'étais parti d'une réflexion qu'avait fait Régis Debray dans un de ses livres où il disait que l'aventure bolivienne ça équivaut à un suicide. Quand on voit comment a été menée l'aventure bolivienne, c'est encore une fois les pieds nickelés en Bolivie, c'est vraiment invraisemblable. Ce qui m'intéressait, c'était de jouer avec les codes. On a de Guevara l'image, la photo de Korda, un homme très beau, charismatique, fier. Et j'ai voulu au contraire montrer un anti-héros, malade, dépressif, qui sort d'une série d'échecs personnels très fort, qui se remet en cause, qui fait un bilan de sa vie. Qui se pose des questions sur son engagement politique. Qui va avoir 40 ans. 40 ans c'est un âge charnière dans la vie. On se pose des questions et lui aussi. Il ne sait pas qu'il arrivera jamais à l'âge de 40 ans et il se demande s'il a fait les bons choix et donc ça m'intéressait d'avoir un Guevara fragile, un anti-héros.
Philippe Chauveau :
Le personnage de Guevara arrive à la moitié du roman, aux deux tiers. Pourquoi avoir choisi le titre « Ernesto G. » alors que votre héros c'est Joseph ?
Jean-Michel Guenassia :
Parce que tout le roman est organisé pour ça. Le roman n'a de sens que par la rencontre entre les deux. Le véritable héros du roman, ce n'est pas Joseph, mais Guevara. C'est lui qui est le deus ex machina du roman, c'est lui qui va permettre les rebondissements, l'action finale. Et s'il n'y avait pas eu Guevara, je n'aurai jamais écrit le roman de cette façon là.
Philippe Chauveau :
Merci Jean-Michel Guenassia. « La vie rêvée d'Ernesto G. » votre nouveau roman, chez Albin Michel.
Jean-Michel Guenassia
La vie rêvée d'Ernesto G.
L'avis du libraire 1'28C'est un roman formidable parce qu'il a créé un personnage, il lui a donné une formation qui permet qu'il soit au bon endroit, au bon moment pour rencontrer l'un des personnages essentiels de l'histoire du 20e siècle.
Il y a une patte. La patte en question, c'est ce goût du narratif, de l'histoire et puis ce travail, il parlerait du grand jeu, et je crois qu'il a raison. C'est formidable, c'est le genre de livre qui s'écrit comme un polar
au sens de la volonté de savoir ce qu'il va y avoir derrière, on a un peu le côté page turner potentiellement et en même temps il y a toute la réflexion sur un temps, un temps révolu mais qui a encore des fruits aujourd'hui.
Si je voulais donner envie au lecteur, je crois que la chose que je mettrai en avant, c'est ce goût de la narration et ce goût de l'histoire. Cette inscription d'un individu dans la grande Histoire.
Comment la petite histoire personnelle peut être bouleversée, mais peut bouleverser aussi l'histoire mondiale.
C'est ce qui fait à la fois la richesse d'un roman comme celui-ci où les psychologies ne sont pas inexistantes, mais elles s'inscrivent dans le temps et je crois que l'une des richesses du roman c'est de s'inscrire dans le temps.
« Le livre écarlate »
31 rue du Moulin vert
75 014 Paris
Tél : 01 45 42 75 30
Philippe Leconte, de la librairie « Le livre écarlate » à Paris.
C'est un roman formidable parce qu'il a créé un personnage, il lui a donné une formation qui permet qu'il soit au bon endroit, au bon moment pour rencontrer l'un des personnages essentiels de l'histoire du 20e siècle. Il y a une patte. La patte en question, c'est ce goût du narratif, de l'histoire et puis ce travail, il parlerait du grand jeu, et je crois qu'il a raison. C'est formidable, c'est le genre de livre qui s'écrit comme un polar au sens de la volonté de savoir ce qu'il va y avoir derrière, on a un peu le côté page turner potentiellement et en même temps il y a toute la réflexion sur un temps, un temps révolu mais qui a encore des fruits aujourd'hui. Si je voulais donner envie au lecteur, je crois que la chose que je mettrai en avant, c'est ce goût de la narration et ce goût de l'histoire. Cette inscription d'un individu dans la grande Histoire. Comment la petite histoire personnelle peut être bouleversée, mais peut bouleverser aussi l'histoire mondiale. C'est ce qui fait à la fois la richesse d'un roman comme celui-ci où les psychologies ne sont pas inexistantes, mais elles s'inscrivent dans le temps et je crois que l'une des richesses du roman c'est de s'inscrire dans le temps.