Françoise Bourdin

Françoise Bourdin

Gran Paradiso

Portrait 6'36

Philippe Chauveau : Bonjour Françoise Bourdin.

Françoise Bourdin : Bonjour.

Philippe Chauveau : Votre actualité chez Belfond, « Gran Paradiso ». J'ai envie que l'on remonte le fil du temps. On vous connait depuis pas mal d'années, mais si vous n'aviez pas été romancière, quel autre métier auriez-vous aimé faire ? Françoise Bourdin : Si j'avais eu une très bonne vue, j'aurais aimé être pilote

Philippe Chauveau : Pilote de ligne ? Pilote de chasse ?

Françoise Bourdin : Pilote de chasse à mon époque, les femmes, non ! C'est un peu plus tard que l'on a accepté les femmes pilotes de chasse, on disait qu'elles ne supporteraient pas l'accélération folle, en fait elles la supportent très bien. J'aurais aimé conduire quelque chose qui va très vite !

Philippe Chauveau : 1972, avec la complicité de Marcel Julian, c'est votre premier titre, « Les Soleils mouillés ». Vous faites une pause assez longue pour mener votre vie de femme, d'épouse, de mère, et vous revenez dans les années 80 notamment avec « Mano a mano », et maintenant il y a pratiquement un titre par an avec une grande fidélité au lecteur. Comment pourriez-vous identifier cette relation que vous avez avec votre lectorat ? Ce sont des amis, des membres de la famille ?

Françoise Bourdin : Ce sont des gens anonymes, puisque du fond de mon petit bureau je ne connais pas le lecteur, ils sont multiples. Quand je les rencontre dans les salons, il y a beaucoup de chaleur ; je crois qu'ils aiment les histoires que j'écris, mais surtout avoir un moment d'évasion et une fin heureuse. Quand il m'est arrivé de faire une fin très triste, comme dans « Comme un frère », j'ai senti que mon lectorat était un peu déstabilisé et un peu triste. Il y a un lecteur qui m'a dit « je me suis dit, qu'est ce qu'elle a ? ». Ils participent de loin. Ce qui a permis une certaine proximité c'est Internet, les sites d'auteur que l'on peut avoir où les gens peuvent laisser un commentaire. Je n’ai pas toujours le temps mais j'aime bien répondre, c'est un échange rapide et plus facile.

Philippe Chauveau : Vous nourrissez vous parfois des confidences que vos lecteurs peuvent vous faire ?

Françoise Bourdin : On a jamais le temps… Avec le succès, le lectorat ayant beaucoup grandi, dans un salon quand je vois qu'il y a une 40aine de personnes qui attendent, je n'ai pas le temps d'échanger, ça va très vite, ils n'ont pas trop l'occasion de me parler. En revanche, parfois, ils m'envoient des courriers, chez l'éditeur, avec des coupures de presse, « il est arrivé ça a mon grand-père, vous devriez vous inspirer de l'histoire de ma vie » etc...

Philippe Chauveau : Et ça vous l'enregistrez ?

Françoise Bourdin : Non parce que cela pourrait être très mal vécu. Si vous prenez le risque de raconter son histoire, la personne risque d'être très mécontente de la manière dont vous l'avez traitée. Je crois que le lecteur ne fait pas bien la différence entre la réalité et la fiction. Moi, auteur, je sais où est la fiction.

Philippe Chauveau : Un petit peu comme une amie, vous revenez tous les ans avec un livre pour nous raconter une histoire. Finalement, avez-vous cette sensation de faire partie de la famille ?

Françoise Bourdin : Oui, c'est très drôle, il n'y a pas très longtemps, un lecteur qui accompagnait sa femme me dit d'un air résigné : « je passe toutes mes nuits avec vous » ! J'ai compris qu'il voyait le dos du livre avec ma photo parce que sa femme devait lire une bonne partie de la nuit. Oui, on est dans le quotidien des gens, c'est bien.

Philippe Chauveau : Je me permets de rappeler que vos parents étaient artistes lyriques et souvent, vous les accompagniez. La femme que vous êtes devenue par rapport à cette gamine qui était admirative dans le monde fascinant du théâtre et de l'opéra, avez-vous beaucoup changé ou êtes-vous restée la même.

Françoise Bourdin : Je pense que je suis restée très midinette, capable d'admirer les superbes histoires que vous racontent un opéra par exemple. Quand je voyais mes parents sur scène se déchirer dans des duos extraordinaires, cela m'a donné envie d'écrire, ça a ouvert mon imagination. Je suis toujours capable de cette admiration, devant un film à grand spectacle dans une salle obscure, je retrouve ces sensations.

Philippe Chauveau : Vous nous disiez au début de cet entretien que vous auriez rêvé être pilote d'avion donc la vitesse, les sensations, les frissons. Aujourd'hui, vous êtes toute seule dans votre petit bureau à la campagne, quel est le parallèle entre ces deux univers ?

Françoise Bourdin : La nature ! Toutes ces sensations que j'ai pu avoir à cheval sur les pistes de Maison-Lafitte. J'ai autour de ma maison une nature extraordinaire, j'ai besoin de ce calme pour écrire, et puis dans une maison à la campagne, on peut avoir des animaux, j'ai deux chiens, et on peut avoir une très grande bibliothèque. Toutes les années où j'ai vécu à Paris, les livres avaient du mal à trouver leur place, on en mettait un peu partout. Dans ma maison j'ai pu faire une vraie bibliothèque et ça c'est formidable. A la campagne, il y a plus d'espace, c'est important pour un auteur. Mon bureau est tout petit, mais il suffit que je lève la tête et que je regarde par la fenêtre et là, j'ai toute cette nature, c'est formidable et ça aide mon inspiration.

Philippe Chauveau : Et lorsque vous êtes à la campagne et que vous voyez passer les avions, vous vous dites « tiens ça pourrait être moi qui pilote » ?

Françoise Bourdin : Dans une prochaine vie…

Philippe Chauveau : Votre actualité Françoise Bourdin, « Gran Paradiso », vous êtes publiée chez Belfond.

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  • Avec Françoise Bourdin, c’est un peu comme si on retrouvait une amie, un membre de la famille. Chaque année, elle nous revient et nous raconte une histoire. Lire Françoise Bourdin, c’est comme passer un moment avec un proche autour d’une tasse de café et l’écouter évoquer des personnages de notre quotidien, de notre entourage. De son enfance dans les coulisses des théâtres où évoluaient ses parents, artistes lyriques, Françoise Dorin a conservé le goût de l’aventure, des destins brisés, de ce grain de sable qui...Web TV Culture lui rend hommage de Françoise Bourdin - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Avec ce nouveau titre, « Gran Paradiso », nous allons faire connaissance avec Lorenzo, le héros de cette nouvelle histoire. Beaucoup d'autres personnages vont graviter autour de lui, c'est un jeune homme qui a perdu son père très tôt, son père était italien, marié avec une femme française. Il a rêvé d'être vétérinaire et de monter un parc animalier. Qui est-il et pourquoi avez6vous eu envie de nous présenter cet enfant franco-italien ? Françoise Bourdin : J'avais envie de raconter à quel point...Web TV Culture lui rend hommage de Françoise Bourdin - Livre - Suite