La persévérance pourrait être un bon qualificatif pour évoquer Michel Bussi. Car il en fallu de la pugnacité à cet écrivain normand pour se faire reconnaitre. Des manuscrits refusés, de bons romans qui peinent à faire leur place en librairie comme « Mourir sur Seine » ou « Les nymphéas noirs ». Mais depuis « Un avion sans elle » en 2011, quel succès ! Au fil de ses publications, Michel Bussi est même entré dans le très prisé classement des dix auteurs français les plus vendeurs sans omettre de préciser que...
On la trouvait plutôt jolie de Michel Bussi - Présentation - Suite
Philippe Chauveau : Bonjour Michel Bussi. Michel Bussi : Bonjour.Philippe Chauveau : Votre actualité dans les « Presses de la cité », « Le temps est assassin ». En faite il y a deux Michel Bussi j'ai l'impression, il y a l'auteur, le romancier, celui qu'on connait pour les thriller, et puis il y a l'autre Michel Bussi ce géopoliticiens c'est ça ? Géopolitologue ! Vous enseignez à l'université de Rouen, c'est quoi finalement cette matière que vous enseignez ? Michel Bussi : La géographie politique ou même la...
On la trouvait plutôt jolie de Michel Bussi - Portrait - Suite
Philippe Chauveau : Dans ce nouveau roman Michel Bussi, « Le temps est assassin », vous allez nous emmener en Corse qui est un bon point de départ mais surtout nous allons faire connaissance avec Clotilde, Clotilde qui est une jeune femme qui revient en Corse à l'été 2016. Elle a vécu un drame 27 ans plus tôt, à l'été 89, puisque elle a perdu ses parents et son frère sur une petite route montagneuse de Corse. Et elle a ce besoin de revenir et bien sûr on va découvrir qu'il y a derrière ces trois morts, il y a un...
On la trouvait plutôt jolie de Michel Bussi - Livre - Suite
Michel Bussi
Le temps est assassin
Présentation 2'16"La persévérance pourrait être un bon qualificatif pour évoquer Michel Bussi. Car il en fallu de la pugnacité à cet écrivain normand pour se faire reconnaitre. Des manuscrits refusés, de bons romans qui peinent à faire leur place en librairie comme « Mourir sur Seine » ou « Les nymphéas noirs ». Mais depuis « Un avion sans elle » en 2011, quel succès ! Au fil de ses publications, Michel Bussi est même entré dans le très prisé classement des dix auteurs français les plus vendeurs sans omettre de préciser que ses livres sont traduits en une trentaine de langues. Mais on aurait tort de résumer Michel Bussi à des chiffres ou des statistiques, tant l’homme est sympathique, volubile, disponible pour ses lecteurs et surtout, efficace dans son écriture. Sachant distiller le suspense, faisant monter l’angoisse crescendo, jouant avec la complexité de ses personnages, laissant la part belle aux lieux où se situent ses actions, cet enseignant géographe est devenu l’un des rois du thriller à la française. Avec son nouveau titre « Le temps est assassin », voici Clotilde qui, à l’été 2016, revient en Corse, là où 27 ans plus tôt, sa vie s’est arrêtée avec la mort de ses parents et de son frère, dans un accident de la route. Pourquoi Clotilde décide t’elle de revenir sur les lieux du drame après toutes ces années, avec son mari et sa fille. Pourquoi ses papiers d’identité disparaissent-ils, quelles sont ces ombres furtives qui cherchent à l’effrayer et ces courriers anonymes qui la ramènent toujours à la tragédie de son adolescence ? Un scénario bien ficelé, on tourne les pages frénétiquement, le ou les coupables potentiels changent à chaque chapitre avant un coup de théâtre final qui ravira les amateurs du genre. Tout cela dans les paysages ensoleillés de Corse, l’île de Beauté jouant son propre rôle, le tout rythmé par les tubes des années 90, ceux que la jeune Clotilde écoutait dans son walkman quand le drame est arrivé.
Du thriller comme on l’aime, la maestria de Michel Bussi, « Le temps est assassin » est publié aux Presses de la Cité.
Michel Bussi
Le temps est assassin
Portrait 6'32"Philippe Chauveau : Bonjour Michel Bussi.
Michel Bussi : Bonjour.
Philippe Chauveau : Votre actualité dans les « Presses de la cité », « Le temps est assassin ». En faite il y a deux Michel Bussi j'ai l'impression, il y a l'auteur, le romancier, celui qu'on connait pour les thriller, et puis il y a l'autre Michel Bussi ce géopoliticiens c'est ça ? Géopolitologue ! Vous enseignez à l'université de Rouen, c'est quoi finalement cette matière que vous enseignez ?
Michel Bussi : La géographie politique ou même la géopolitique, c'est la matière... Alors moi je suis plus sur le volet des élections par exemple, ça peut parler des relations internationales, ça peut parler des guerres, de conflits, enfin tout ce qui concerne la politique mais appliqué au territoire.
Philippe Chauveau : Lors de notre précédente rencontre vous nous m'avez expliqué que vous aviez un peu hésité entre les études littéraires et les études géographie, mais que vous aviez peur de vous ennuyer en étude littéraire, c'est paradoxale !
Michel Bussi : Ouai c'est ça, spontanément j'aurai été vers les études littéraires en tout cas, une fac de lettre pour enseigner le français, mais quand on enseigne le français, il y a à la fois le coté littérature, et puis il y a le coté les dictée, la conjugaison, et c'est vrai que ce volet là m'attirait pas du tout. Et alors la géographie, enfin je m'attendais plus à faire de l'Histoire Géographie, me semblait plus ancré dans le réel plus ancrée dans la vraie vie, et finalement plus motivante à enseigner. Donc c'est vraiment le coté enseignement, qui m'a motivé parce que sinon en terme de goût j'aurai été ver les lettres.
Philippe Chauveau : Alors justement pourquoi l'enseignement, c'est l'envie de partager, l'envie de transmettre ? C'est quoi la motivation ?
Michel Bussi : Au départ quand je suis rentré à l'université, j'avais vraiment un profil littéraire, et du coup les débouchés classiques d'un étudiant qui entre à l'université, c'est l'enseignement. Et moi je me voyais professeur au collège ou au lycée, à la limite je ne pensais pas qu'on pouvait l'être à l'université. Je pensais que c'était réservé pour une élite qui a fait normal supérieur et etc... Voilà donc je m'attendais pas du tout en rentrant en première année, dans le flux des étudiants en première année, à en sortir avec une thèse et donc ça c'est vraiment déroulé petit à petit, donc c'est là que j'ai découvert ce qu'était vraiment la recherche. Et que ça m'a vraiment plu par la notion de créativité, d'imagination qu'il y a dans la recherche et c'est quelque chose que je ne connaissais absolument pas.
Philippe Chauveau : Est ce que l’écriture ça été à l'origine, quand il y a eu « les nymphéas noirs », l'écriture à été justement pour vous une sous-pape pour changer un petit peu de votre parcours d'enseignant ou l'écriture était une sorte de récréation ?
Michel Bussi : Oui forcément, je sépare les deux c'est à dire mes romans sont assez ludiques, avec une distraction assez forte, de divertissement, alors que mes écrits universitaires, sont des écrits sérieux, scientifiques et c'est même d'ailleurs des choses qui s'opposent un peu. C'est à dire, un écrit sur la géographie politique, on emmène des chiffres, on emmène des preuves, on emmène des arguments, on emmène une procédure, donc c'est assez rébarbatif mais c'est nécessaire c'est pas parce que on fait des études ou des recherches en politique, ou géographie donc en science humaine que ça doit être différent des sciences dures, ou en médecine où on doit effectivement amener des preuves. Donc c'est forcément assez sérieux même si on parle de thèmes sur lesquelles où tout le monde pourrait à avoir évoquer des chose alors qu'à l'inverse, un roman c'est purement fictif c'est l'imagination, il n'y a pas d'obligation, d'être, de dire des chose vraies, réelles... De ce point de vue là, pour moi c'est très reposant du coup j'ai pas besoin de prouver ce que je dis c'est une liberté complète de ce que j’écris, c'est ça je pense la différence fondamentale.
Philippe Chauveau : J'ai eu le plaisir de vous découvrir avec les « Nymphéas noirs » mais c'est vrai que le grand succès est arrivé en 2011-2012 avec « Un avion sans elle », depuis vous faites partis des 10 auteurs qui vendent le plus. Je sais que les auteurs n'aiment pas non plus être mis dans des cases, mais c'est une vérité. Comment vivez-vous tout cela ? Ce succès, ces demandes, ces sollicitations au quatre coins de la France pour aller en signature par exemple, vous vivez ça avec beaucoup de recul, c'est quoi votre quotidien ?
Michel Bussi : Moi je le vis avec beaucoup de recul et puis c'est assez facile de vivre ça avec beaucoup de recul dans le sens où un écrivain en dehors des périodes où on fait un peu de promos sont pas forcément beaucoup sollicités, même quand on vend beaucoup de livres, bon on peut aller faire des signatures en librairie, on peut aller faire comme ça, mais on est pas plus sollicité, qu'on vende un million d'exemplaires ou qu'on en vende mille... Enfin quelque part, on peut continuer à vivre de la même vie, rester chez soi écrire.
Philippe Chauveau : Vous vous faites plaisir avant tout à l'écriture ou vous pensez déjà à votre lecteur ?
Michel Bussi : Non, je pense, je me fais évidemment avant tout plaisir, il y a l'idée qu'on essaie de se réinventer en permanence. Il y a vraiment pas cette idée de dire il y a une recette qu'il faudrait ré-appliquer à chaque fois, parce que là c'est à peu près sûr que ça ne marche pas. Globalement, si on a déjà utilisé la recette et qu'on la ressort exactement de la même façon...
Philippe Chauveau : Ca se voit.
Miche Bussi : Ça se voit et ça marche pas donc … Non c'est plutôt laisser faire les choses, c'est à dire ça a marché une fois, moi je reprends une idée qui me semble originale, une façon originale de réécrire mon livre donc si ça marché la fois d'avant, on va faire l'hypothèse que même s j'écris quelque chose de tout à fait différent, ça fonctionnera encore en tout cas. Mais je calcule pas en me disant qu'il faut que je fasse ça pour que ça fonctionne. Voilà donc c'est assez étrange finalement de se dire qu'on fait des choses assez différentes et que néanmoins les gens, continue d'adhérer au livre.
Après je cache pas quand même qu'il y a un effet boule de neige, c'est à dire quand on arrive à un niveau où on vend beaucoup de livre, on a quand même un avantage comparatif très fort sur les autres livres, c'est à dire les livres sont très mis en avant dans les libraire, il y a les médias... Donc du coup il y a un effet d'entraînement, qui donne une liberté à l'auteur, on peut écrire n'importe quoi on est sûr que ce sera diffusé. D'un autre coté une petite pression supplémentaire parce qu'évidemment, si le roman est mauvais, comment dire l'échos sera aussi amplifié.
Philippe Chauveau : En tout cas je vous rassure votre roman n'est pas mauvais bien au contraire et vous réussissez à nous bluffer. Votre actualité aux « Presses de la cité », « Le temps est assassin », c'est votre nouveau livre.
Michel Bussi
Le temps est assassin
Livre 5'40"Philippe Chauveau : Dans ce nouveau roman Michel Bussi, « Le temps est assassin », vous allez nous emmener en Corse qui est un bon point de départ mais surtout nous allons faire connaissance avec Clotilde, Clotilde qui est une jeune femme qui revient en Corse à l'été 2016. Elle a vécu un drame 27 ans plus tôt, à l'été 89, puisque elle a perdu ses parents et son frère sur une petite route montagneuse de Corse. Et elle a ce besoin de revenir et bien sûr on va découvrir qu'il y a derrière ces trois morts, il y a un mystère. D'abord pourquoi la Corse, sachant que vous êtes normands, la Normandie est un petit peu en filigrane puisque Clotilde a fait sa vie près de Vernon... Mais pourquoi avoir eu envie d'emmener vos lecteurs en Corse cette fois ci ?
Michel Bussi : Pour deux raisons, d'abord il y a une vielle envie d'écrire un roman sur la Corse, puisque Bussi le nom est corse, mon grand-père était corse, que c'est une île que j'aime et auquel je suis allé assez souvent, donc j'avais vraiment cette envie là. Et puis après dans mon roman même j'avais besoin à la fois d'une terre qui rappelle l'été, qui rappelle le tourisme et à la fois d'une terre nourrie de mystère avec une identité particulière... Evidemment quand on pense destination de vacance et identité un peu mystérieuse bon la Corse s'impose assez naturellement parce qu'elle présente ces deux qualités, voilà un coté qui présente la mer turquoise, les paysages fantastiques, un coté face qui montre toutes les stéréotypes, toutes les images qu'on a de la Corse et des corses.
Philippe Chauveau : Clotilde personnage féminin, pourquoi choisir de faire une héroïne, vous êtes un homme, c'est parfois dit-on plus difficile pour un homme d'écrire un personnage féminin ou inversement, vous, vous avez ce choix là.
Michel Bussi : Ouai je suis pas sûr que ce soit plus difficile pour un homme d'écrire un personnage féminin, je pense même que c'est l'inverse, c'est plus facile pour une femme de faire des personnages masculins et inversement. Je pense que spontanément on est, comment dire... On va moins voir les défauts, une femme qui va décrire un homme, va plutôt le décrire de façon... Avec des louanges, enfin quelque chose comme ça. Et c'est vrai que moi je pense quand je me mets dans la peau d'une héroïne, souvent elles sont peut être plus belles qu'elles ne le seraient, plus courageuse, plus téméraire qu'elles ne le seraient.
Philippe Chauveau : Ce qui est interagissant dans le livre « le temps est assassin » à chaque chapitre on change d'époque, puisque à un chapitre on est à l'été 2016 et puis le chapitre suivant on entre dans le journal intime de Clotilde, ce n'est pas Clotilde qui nous parle en 89 c'est son journal intime.
Michel Bussi : Oui... De façon intuitive je me suis dit que ça pouvait être une construction assez passionnante pour le lecteur, parce qu'évidemment on oscille en permanence entre Clotilde qui a 15 ans en 1989, qui évidemment imagine ce qu'elle sera plus tard... Quelle sera ses amours, quel sera son métier, quel sera...Ce que deviendront les gens qu'elle fréquente quand elle a 15 ans. Et évidemment, le chapitre d'après on est quasiment 30 ans plus tard et on voit la réalité de ce décalage donc forcément c'est toujours jouissif pour le lecteur qui a presque un double temps d'avance, puisqu'il y a Clotilde, il sait ce qu'elle va devenir 30 ans plus tard, et en plus il sait ce qui va se produire 15 jours plus tard parce qu'il sait qu'il y aura cet accident de voiture, il sait que les parents vont mourir donc Clotilde qui est une petite fille, qui vit ses vacances avec beaucoup d'humour, le lecteur c'est que tout ça... Donc il cherche entre les lignes, c'est un récit de vacance, c'est assez enjoué, il cherche à dénouer ce qui peut expliquer le drame derrière ce que nous dit Clotilde.
Philippe Chauveau : Il y a beaucoup de personnages, il y a des adultes, des personnes âgées notamment le grand-père corse, il y a des ados aussi qui ont des personnalités très complexe, comment écrivez-vous Michel Bussi, est ce que dès le départ vous avez le début et la fin de votre roman ou est ce que finalement vos personnages peuvent prendre le pouvoir et vous emmenez dans des directions que vous ne soupçonniez pas, parce que c'est vrai que moi à chaque chapitre j'ai pensé c'était quelqu'un d'autre qui avait fait le coup, alors est ce que vous c'est pareil ou vous saviez dès le départ qui était le ou les auteurs de cette histoire... ?
Michel Bussi : Dès le départ je connais la fin, dès le départ je connais mon énigme, je sais si la mère de Clotilde est vivante ou est morte, je sais évidemment qui tire les ficelles de tout ça. Donc c'est évidemment écrit, sinon mon roman ne tiendrai pas debout, et en quelque sorte tout mon roman, quand on arrive à la fin, on doit se dire bien entendu chaque chapitre chaque anecdote chaque détail du récit de Clotilde.
Philippe Chauveau : Il y a j'imagine un coté jouissif quand on est romancier comme vous à voir des gens dévorer votre livre, c'est ça la satisfaction ? C'est de se dire j'ai réussi à captiver mon lectorat ?
Michel Bussi : La double satisfaction, c'est à la fois faire ce fameux « page turner » les gens ont envie de lire un pavé de plus de 500 pages, et de le dévorer le plus rapidement possible. Et puis tout de même il y a cet effet inverse, ah bah oui les gens ont envie de le déguster, d'aimer un chapitre, d'aimer une réflexion, et donc d'être partagé entre ces deux sentiments, c'est à dire avoir l'envie de savourer, de revenir un petit peu en arrière, d'y revenir, d'apprécier un personnage, donc il y a quand même les deux car je pense que j'écrirai pas mes romans tout à fait de la même façon, s'il y avait juste l'idée du « page turner ». Par exemple, dans « le temps est assassin » c'est quand même un roman qui prend son temps, il y a aussi l'idée d’accélération, donc au début on a Clotilde, son journal intime, elle raconte ses vacances, il ne passe pas forcément grand chose, on sait qu'il y aura un accident, mais voilà.
Philippe Chauveau : Je vous confirme qu'en tant que lecteur on a plaisir à suivre les péripéties de Clotilde, voilà un livre que vous allez adorer, c'est votre nouveau titre, Michel Bussi, ça se passe en Corse, sous le soleil de Corse, mais le temps est assassin sous le soleil de Corse, vous êtes publié aux « Presses de la cité », merci beaucoup.
Michel Bussi
Le temps est assassin
L'avis du libraire 1'52"