Ancien journaliste scientifique, Édouard Launet collabore actuellement au journal Libération et plus spécialement pour les pages Culture. En 2004, il publie son premier livre « Au fond du labo à gauche, de la vraie science pour rire », ouvrage scientifique de vulgarisation et depuis son nom apparaît régulièrement en librairie avec toujours des titres qui font mouche. « Sexe machin » en 2007, « Au fond du zoo à droite » en 2009, « De la jouissance en littérature » en 2011 et aujourd'hui « Le petit livre des gros...
Le petit livre des gros égos de Édouard Launet - Présentation - Suite
Philippe Chauveau : Bonjour Édouard Launet. Merci d'accepter notre invitation. Vous êtes doublement dans l'actualité. Il y a ce livre qui sort chez Flammarion « Ecrivains, éditeurs et autres animaux ». Et puis aux PUF, aux Presses universitaires de France, « Le petit livre des gros égos », c'est sur cet ouvrage que nous allons plus précisément parler. Votre parcours. Vous êtes aujourd'hui journaliste en charge des pages Culture à Libération. Vous avez été journaliste scientifique, vous avez été ingénieur à la base....
Le petit livre des gros égos de Édouard Launet - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :Édouard Launet, je rappelle que vous êtes journaliste à Libération. Vous êtes reporter pour toute la partie culture. Et vous publiez aux PUF, aux Presses universitaires de France « Le petit livre des gros égos ». C'est pour ce titre que j'ai eu envie de vous recevoir. Vous vous lâchez dans ce livre ! C'est un recueil assez court, deux-trois pages à chaque fois pour parler de personnages. Certains sont morts, la plupart sont encore de ce monde. Il y a beaucoup de personnalités du milieu littéraire. Qu'est...
Le petit livre des gros égos de Édouard Launet - Le livre - Suite
Édouard Launet
Le petit livre des gros égos
Présentation 1'30Ancien journaliste scientifique, Edouard Launet collabore actuellement au journal Libération et plus spécialement pour les pages Culture.
En 2004, il publie son premier livre « Au fond du labo à gauche, de la vraie science pour rire », ouvrage scientifique de vulgarisation et depuis son nom apparait régulièrement en librairie avec toujours des titres qui font mouche.
« Sexe machin » en 2007, « Au fond du zoo à droite » en 2009, « De la jouissance en littérature » en 2011 et aujourd'hui « Le petit livre des gros égos ».
Dans ce petit recueil paru aux PUF, Edouard Launet se lâche et en quelques phrases assassines, dit tout le bien qu'il pense de certaines personnalités.
Forcément, le lecteur se régale même si l'on se dit, qu'il vaut mieux être dans les petits papiers d'Edouard Launet sinon, votre réputation risque d'en prendre un coup. Parmi les portraits au vitriol,
on retrouve Karl Lagerfeld, Gérard Depardieu, Silvio Berlusconi mais aussi beaucoup de noms du monde littéraire : Frédéric Beigbeder, Franz Olivier Giesbert, Richard Millet ou Philippe Sollers se retrouvent sous la plume d'Edouard Launet et c'est sacrément caustique.
Edouard Launet aime les bons mots, possède une plume qui file et vous accroche un sourire à chaque ligne. Je sais, ce n'est pas gentil de se moquer mais honnêtement,
les victimes d'Edouard Launet se montrent parfois tellement arrogantes qu'on se dit qu'il s'agit là d'un gentil retour de baton. « Le petit livre des gros égos » d'Edouard Launet, aux PUF. Edouard Launet est sur WTC.
Ancien journaliste scientifique, Édouard Launet collabore actuellement au journal Libération et plus spécialement pour les pages Culture. En 2004, il publie son premier livre « Au fond du labo à gauche, de la vraie science pour rire », ouvrage scientifique de vulgarisation et depuis son nom apparaît régulièrement en librairie avec toujours des titres qui font mouche. « Sexe machin » en 2007, « Au fond du zoo à droite » en 2009, « De la jouissance en littérature » en 2011 et aujourd'hui « Le petit livre des gros égos ».
Dans ce petit recueil paru aux PUF, Édouard Launet se lâche et en quelques phrases assassines, dit tout le bien qu'il pense de certaines personnalités.
Forcément, le lecteur se régale même si l'on se dit, qu'il vaut mieux être dans les petits papiers d'Édouard Launet sinon, votre réputation risque d'en prendre un coup. Parmi les portraits au vitriol, on retrouve Karl Lagerfeld, Gérard Depardieu, Silvio Berlusconi mais aussi beaucoup de nom du monde littéraire : Frédéric Beigbeder, Franz Olivier Giesbert, Richard Millet ou Philippe Sollers se retrouvent sous la plume d'Édouard Launet et c'est sacrément caustique. Édouard Launet aime mes bons mots, possède une plume qui file et vous accroche un sourire à chaque ligne. Je sais, ce n'est pas gentil de se moquer mais honnêtement, les victimes d'Édouard Launet se montrent parfois tellement arrogantes qu'on se dit qu'il s'agit là d'un gentil retour de bâton.
« Le petit livre des gros égos » d'Édouard Launet, aux PUF. Édouard Launet est sur WTC.
Édouard Launet
Le petit livre des gros égos
Portrait 3'52Bonjour Edouard Launet. Merci d'accepter notre invitation. Vous êtes doublement dans l'actualité. Il y a ce livre qui sort chez Flammarion « Ecrivains, éditeurs et autres animaux ».
Et puis aux PUF, aux Presses universitaires de France, « Le petit livre des gros égos », c'est sur cet ouvrage que nous allons plus précisément parler.
Votre parcours. Vous êtes aujourd'hui journaliste en charge des pages Culture à Libération. Vous avez été journaliste scientifique, vous avez été ingénieur à la base. Pourquoi cette fascination pour la science ?
Je suis reporter au service Culture. La science parce que j'ai fait des études scientifiques tout simplement. La matière m'intéressait, je suis devenu ingénieur et puis je me suis aperçu
que la réalité du métier d'ingénieur n'était pas du tout celle que j'avais imaginé et un jour je me retrouve dans le journalisme, d'abord scientifique, c'était une transition normale, puis journaliste économique puis journaliste culturel, pour faire court.
Finalement, est-ce qu'il y a un lien entre la science et la culture ? Observez-vous le monde de la culture avec l'oeil du scientifique ?
Oui, évidemment qu'il y a un lien. La science est une culture. C'est une culture qui produit beaucoup de littérature. Il y a des dizaines de milliers de revues scientifiques dans le monde.
C'est une production intense que personne ne lit parce que souvent c'est spécialisé, mais à tord parce qu'il y a des histoires formidables dans la littérature scientifique.
Pendant longtemps, mes premiers livres, c'était ça, c'était d'aller trouver des histoires dans la littérature scientifique.
Qu'est ce qui vous intéresse lorsque vous publiez un livre ? Vous pourriez vous contenter de la presse écrite. Pourquoi avoir envie de publier des ouvrages ?
Pourquoi ? Parce que l'écriture journalistique a ses contraintes, ses qualités, ses travers et de temps en temps on a envie d'essayer autre chose.
Quelles sont vos inspirations littéraires ? Qu'aimez-vous lire ?
J'ai un panthéon comme tout le monde au-dessus duquel trône Victor Hugo. J'ai une passion que je ne m'explique pas pour Victor Hugo. Après, les monuments, Proust, Virginia Woolf, Claude Simon...
Quel regard portez-vous sur la culture contemporaine, la culture d'aujourd'hui et plus spécifiquement sur l'univers littéraire ?
Le milieu littéraire c'est un milieu que je découvre, parce que je ne suis pas né là-dedans. Je viens plutôt d'un milieu scientifique et donc je le regarde avec des yeux assez fascinés, assez amoureux aussi parce que j'ai découvert des gens...
Le milieu littéraire à côté du milieu scientifique, mais c'est une sorte d'explosion de sentiments, d'affect... C'est un milieu qui est plein d'égos, plein de gens que je trouve à la fois drôles et sympathiques et avec des travers ridicules
qui moi me font encore rire ce qui n'est sans doute pas le cas des gens qui sont immergés en permanence dedans. Il y a plein de gens que je trouve fascinants.
Lorsque je disais tout à l'heure que vous observiez ça avec l'oeil du scientifique, c'est un peu le titre de votre nouveau titre « Ecrivains, éditeurs et autres animaux ».
C'est très précisément l'exercice auquel je me livre dans ce livre. C'est-à-dire regarder ce milieu un peu de l'extérieur et de le montrer comme une sorte de zoo.
Est-ce que la causticité fait partie de votre marque de fabrique ?
Je n'ai pas de marque de fabrique, mais oui j'ai une tendance naturelle à l'ironie.
C'est rire de peur d'avoir à en pleurer ou c'est vraiment de l'humour qui correspond à votre état d'esprit ?
Fondamentalement je pense que je suis un clown donc avec ses côtés sentimentaux parfois. Peur d'en pleurer, mais aussi envie de rire.
Avez-vous des envies d'écriture que vous n'avez pas encore assouvies ?
J'en avais et je suis en train de les assouvir ?
Donc des projets ?
Oui, absolument.
Nous aurons donc l'occasion d'en reparler. Merci Edouard Launet. Double actualité vous concernant avec « Ecrivains, éditeurs et autres animaux », c'est chez Flammarion et puis ce « Petit livre des gros égos », c'est aux Presses universitaires de France.
Philippe Chauveau : Bonjour Édouard Launet. Merci d'accepter notre invitation. Vous êtes doublement dans l'actualité. Il y a ce livre qui sort chez Flammarion « Ecrivains, éditeurs et autres animaux ». Et puis aux PUF, aux Presses universitaires de France, « Le petit livre des gros égos », c'est sur cet ouvrage que nous allons plus précisément parler. Votre parcours. Vous êtes aujourd'hui journaliste en charge des pages Culture à Libération. Vous avez été journaliste scientifique, vous avez été ingénieur à la base. Pourquoi cette fascination pour la science ?
Édouard Launet :
Je suis reporter au service Culture. La science parce que j'ai fait des études scientifiques tout simplement. La matière m'intéressait, je suis devenu ingénieur et puis je me suis aperçu que la réalité du métier d'ingénieur n'était pas du tout celle que j'avais imaginé et un jour je me retrouve dans le journalisme, d'abord scientifique, c'était une transition normale, puis journaliste économique puis journaliste culturel, pour faire court.
Philippe Chauveau :
Finalement, est-ce qu'il y a un lien entre la science et la culture ? Observez-vous le monde de la culture avec l'oeil du scientifique ?
Édouard Launet :
Oui, évidemment qu'il y a un lien. La science est une culture. C'est une culture qui produit beaucoup de littérature. Il y a des dizaines de milliers de revues scientifiques dans le monde. C'est une production intense que personne ne lit parce que souvent c'est spécialisé, mais à tord parce qu'il y a des histoires formidables dans la littérature scientifique. Pendant longtemps, mes premiers livres, c'était ça, c'était d'aller trouver des histoires dans la littérature scientifique.
Philippe Chauveau :
Qu'est ce qui vous intéresse lorsque vous publiez un livre ? Vous pourriez vous contenter de la presse écrite. Pourquoi avoir envie de publier des ouvrages ?
Édouard Launet :
Pourquoi ? Parce que l'écriture journalistique a ses contraintes, ses qualités, ses travers et de temps en temps on a envie d'essayer autre chose.
Philippe Chauveau :
Quelles sont vos inspirations littéraires ? Qu'aimez-vous lire ?
Édouard Launet :
J'ai un panthéon comme tout le monde au-dessus duquel trône Victor Hugo. J'ai une passion que je ne m'explique pas pour Victor Hugo. Après, les monuments, Proust, Virginia Woolf Claude Simon...
Philippe Chauveau :
Quel regard portez-vous sur la culture contemporaine, la culture d'aujourd'hui et plus spécifiquement sur l'univers littéraire ?
Édouard Launet :
Le milieu littéraire c'est un milieu que je découvre, parce que je ne suis pas né là-dedans. Je viens plutôt d'un milieu scientifique et donc je le regarde avec des yeux assez fasciné, assez amoureux aussi parce que j'ai découvert des gens... Le milieu littéraire à côté du milieu scientifique, mais c'est une sorte d'explosion de sentiments, d'affect... C'est un milieu qui est plein d'égos, plein de gens que je trouve à la fois drôles et sympathiques et avec des travers ridicules qui moi me font encore rire ce qui n'est sans doute pas le cas des gens qui sont imagés en permanence dedans. Il y a plein de gens que je trouve fascinants.
Philippe Chauveau :
Lorsque je disais tout à l'heure que vous observiez ça avec l'oeil du scientifique, c'est un peu le titre de votre nouveau titre « Ecrivains, éditeurs et autres animaux ».
Édouard Launet :
C'est très précisément l'exercice auquel je me livre dans ce livre. C'est-à-dire regarder ce milieu un peu de l'extérieur et de le montrer comme une sorte de zoo.
Philippe Chauveau :
Est-ce que la causticité fait partie de votre marque de fabrique ?
Édouard Launet :
J' n'ai pas de marque de fabrique, mais oui j'ai une tendance naturelle à l'ironie.
Philippe Chauveau :
C'est rire de peur d'avoir à en pleurer ou c'est vraiment de l'humour qui correspond à votre état d'esprit ?
Édouard Launet : Fondamentalement je pense que je suis un clown donc avec ses côtés sentimentaux parfois. Peur d'en pleurer, mais aussi envie de rire.
Philippe Chauveau :
Avez-vous des envies d'écriture que vous n'avez pas encore assouvies ?
Édouard Launet :
J'en avais et je suis en train de les assouvir ?
Philippe Chauveau :
Donc des projets ?
Édouard Launet :
Oui, absolument.
Philippe Chauveau :
Nous aurons donc l'occasion d'en reparler. Merci Édouard Launet. Double actualité vous concernant avec « Ecrivains, éditeurs et autres animaux », c'est chez Flammarion et puis ce « Petit livre des gros égos », c'est aux Presses universitaires de France.
Édouard Launet
Le petit livre des gros égos
Le livre 3'44Edouard Launet, je rappelle que vous êtes journaliste à Libération. Vous êtes reporter pour toute la partie culture. Et vous publiez aux PUF, aux Presses universitaires de France « Le petit livre des gros égos ».
C'est pour ce titre que j'ai eu envie de vous recevoir. Vous vous lâchez dans ce livre ! C'est un recueil assez court, deux-trois pages à chaque fois pour parler de personnages.
Certains sont morts, la plupart sont encore de ce monde. Il y a beaucoup de personnalités du milieu littéraire. Qu'est ce qui vous a donné envie d'écrire ce livre ?
D'abord, on me l'a demandé. Il y a peu de choses sur l'hypertrophie de l'égo. Et j'ai trouvé le projet intéressant pour plein de raisons. D'abord sur la langue. J'ai une anti-sèche...
C'est incroyable ce que la langue française a de mots pour désigner l'hypertrophie de l'égo. Vaniteux, orgueilleux, fat, vantard, matamore, tartarin, égocentrique, présomptueux, suffisant, prétentieux, outrecuidant, hautain, crâneur...
je pense qu'il y en a une bonne quarantaine. A partir de là, on se dit est-ce qu'on ne pourrait pas faire une galerie de ces égocentriques à partir de cette liste là. Je crois qu'en France, il y a une richesse énorme au point de vue de l'hypertrophie de l'égo.
Je pense que c'est un pays particulièrement privilégié. On en a de toute les sortes. De BHL à Victor Hugo, de D'Ormesson à Alain Delon. C'est une richesse nationale et donc c'était assez motivant de la passer en revue, d'en faire l'inventaire.
Pensez-vous que toutes les personnes citées dans cet ouvrage sont conscientes de l'image qu'elles véhiculent ? Est-ce que c'est un jeu ?
Je pense que la plupart oui. Oui, c'est un jeu parce qu'elles en jouent en même temps. Chacun est plus ou moins conscient de l'image qu'il renvoie au public. Il sent bien là où ça marche et là où ça ne marche pas.
Les côtés un peu gratifiant d'une image, la personne a tendance à les accentuer. C'est un jeu de regard surtout que ce sont pour la plupart des gens qu'on voit beaucoup. Donc ils sont dans une intéraction médiatique comme ça.
Vous aimez jouer avec les mots, vous aimez la syntaxe, vous êtes un amateur de bons mots, ça transpire à chaque page.
C'est gentil.
C'est ce que vous aviez envie d'offrir au lecteur parce qu'on s'amuse énormément.
J'avais envie de m'amuser...
En écrivant vous vous êtes amusé ?
Enormément. Sincèrement je me suis beaucoup amusé. Ce sont des textes courts, sur des gens relativement connus, donc je ne suis pas allé à la Bibliothèque nationale pour extraire le texte d'inconnus qui parlaient d'eux.
Ce sont des gens qu'on voit partout et donc c'est intéressant de regarder, d'avoir ce regard un peu en coulisse sur eux. En fait, pour chaque personnage j'allais voir les conneries les plus stupéfiantes qu'ils avaient dites.
Duras commentant le petit Grégory, le bord de la Vologne, elle a quand même écrit des trucs formidables, qu'on peut reprendre aujourd'hui, les commenter en s'en amusant.
Si j'enlève Victor Hugo dont vous êtes un fan inconditionnel et les autres personnalités qui ne sont plus de ce monde, dans tous les personnages dont vous nous parlez, quel est celui pour lequel vous avez le plus de sympathie ?
J'aime bien Eric Cantona. Dans les différents profils qui sont là, ce type d'égocentrisme m'intéresse plus. Cantona c'est quand même « wouah! ».
On y va franco ! Et le type a joué au foot, fait du théâtre, s'exprime sur des sujets de philo etc... Il n'a aucune inhibition. Je dois avouer que c'est quelque chose qui me fascine.
Merci Edouard Launet. « Le petit livre des gros égos », c'est aux PUF, aux Presses universitaires de France et puis rappelons qu'il y a un autre ouvrage dans votre actualité chez Flammarion « Ecrivains, éditeurs et autres animaux ».
Philippe Chauveau :
Édouard Launet, je rappelle que vous êtes journaliste à Libération. Vous êtes reporter pour toute la partie culture. Et vous publiez aux PUF, aux Presses universitaires de France « Le petit livre des gros égos ». C'est pour ce titre que j'ai eu envie de vous recevoir. Vous vous lâchez dans ce livre ! C'est un recueil assez court, deux-trois pages à chaque fois pour parler de personnages. Certains sont morts, la plupart sont encore de ce monde. Il y a beaucoup de personnalités du milieu littéraire. Qu'est ce qui vous a donné envie d'écrire ce livre ?
Édouard Launet :
D'abord, on me l'a demandé. Il y a peu de choses sur l'hypertrophie de l'égo. Et j'ai trouvé le projet intéressant pour plein de raisons. D'abord sur la langue. J'ai une anti-sèche... C'est incroyable ce que la langue française a de mots pour désigner l'hypertrophie de l'égo. Vaniteux, orgueilleux, fat, vantard, matamore, tartarin, égocentrique, présomptueux, suffisant, prétentieux, outrecuidant, hautain, crâneur... je pense qu'il y en a une bonne quarantaine. A partir de là, on se dit est-ce qu'on ne pourrait pas faire une galerie de ces égocentriques à partir de cette liste là. Je crois qu'en France, il y a une richesse énorme au point de vue de l'hypertrophie de l'égo. Je pense que c'est un pays particulièrement privilégié. On en a de toute les sortes. De BHL à Victor Hugo, de D'Ormesson à Alain Delon. C'est une richesse nationale et donc c'était assez motivant de la passer en revue, d'en faire l'inventaire.
Philippe Chauveau :
Pensez-vous que toutes les personnes citées dans cet ouvrage sont conscientes de l'image qu'elles véhiculent ? Est-ce que c'est un jeu ?
Édouard Launet :
Je pense que la plupart oui. Oui, c'est un jeu parce qu'elles en jouent en même temps. Chacun est plus ou moins conscient de l'image qu'il renvoit au public. Il sent bien là où ça marche et là où ça ne marche pas. Les côtés un peu gratifiant d'une image, la personne a tendaznce à les accentuer. C'est un jeu de regard surtout que ce sont pour la plupart des gens qu'on voit beaucoup. Donc ils sont dans une intéraction médiatique comme ça.
Philippe Chauveau :
Vous aimez jouer avec les mots, vous aimez la syntaxe, vous êtes un amateur de bons mots, ça transpire à chaqsue page.
Édouard Launet :
C'est gentil.
Philippe Chauveau :
C'est ce que vous aviez envie d'offrir au lecteur parce qu'on s'amuse énormément.
Édouard Launet :
J'avais envie de m'amuser...
Philippe Chauveau :
En écrivant vous vous êtes amusé ?
Édouard Launet :
Enormément. Sincèrement je me suis beaucoup amusé. Ce sont des textes courts, sur des gens relativement connus, donc je ne suis pas allé à la Bibliothèque nationale pour extraire le texte d'inconnus qui parlaient d'eux. Ce sont des gens qu'on voit partout et donc c'est intéressant de regarder, d'avoir ce regard un peu en coulisse sur eux. En fait, pour chaque personnage j'allais voir les conneries les plus stupéfiantes qu'ilss avaient dit. Duras commentant le petit Grégory, le bord de la Vologne, elle a quand même écrit des trucs formidables, qu'on peut reprendre aujourd'hui, les commenter en s'en amusant.
Philippe Chauveau :
Si j'enlève Victor Hugo dont vous êtes un fan inconditionnel et les autres personnalités qui ne sont plus de ce monde, dans tous les personnages dont vous nous parlez, quel est celui pour lequel vous avez le plus de sympathie ?
Édouard Launet : J'aime bien Eric Cantona. Dans les différents profils qui sont là, ce type d'égocentrisme m'intéresse plus. Cantona c'est quand même « wouah! ». On y va franco ! Et le type a joué au foot, fait du théâtre, s'exprime sur des sujets de philo etc... Il n'a aucune inhibition. Je dois avouer que c'est quelque chose qui me fascine.
Philippe Chauveau : Merci Édouard Launet. « Le petit livre des gros égos », c'est aux PUF, aux Presses universitaires de France et puis rappelons qu'il y a un autre ouvrage dans votre actualité chez Fralammarion « Evrivains, éditeurs et autres animaux ».