Bernard Lecomte

Bernard Lecomte

Le dictionnaire amoureux des papes

Portrait 5'14

Philippe Chauveau : Bonjour Bernard Lecomte !

Bernard Lecomte : Bonjour !

Philippe Chauveau : Merci d'avoir accepté notre invitation. « Le Dictionnaire amoureux des papes », c'est votre actualité aux éditions Plon. On vous connaît parce qu'on vous voit fréquemment : vous êtes sollicités par les médias dès qu'il est question de religion, et puis il y a eu beaucoup d'ouvrages. Vous êtes vous-même journaliste, il y a eu L'Express, il y a eu La Croix, le Figaro Magazine... L'envie de journalisme vient quand, apparaît quand dans votre vie ? Dès gamin comme ça vous avez eu envie de faire du journalisme ?

Bernard Lecomte : Oui, c'est une des envies que j'avais quand j'étais gamin. J'aimais bien écrire, j'étais curieux et puis ensuite il y a eu un coup de chance comme toujours à l'origine de tout. J'avais un très bon ami à moi qui travaillait déjà dans un journal et qui m'avait dit : « tu n'as pas pas fait d'école de journalisme mais comme t'as fait les langues O, en russe et en polonais donc, plus l'allemand au lycée, il paraît que j'avais le profil pour traiter les pays de l'Est. Et je suis entré à La Croix donc, pour traiter les pays de l'Est, ce que j'ai fait pendant dix ans et j'ai continué pendant dix ans à l'Express.

Philippe Chauveau : Si je remonte un petit peu le fil du temps, c'est vrai que vous avez été pigiste pour Tintin ? C'est le grand écart...

Bernard Lecomte : Alors vous voyez, effectivement, j'ai fait les mots croisés. Figurez-vous, j'ai fait les mots croisés du journal Tintin. J'avais pas encore mon bac, j'avais 15-16 ans et j'ai gagné comme ça, excusez-moi, mais j'ai gagné comme ça cinquante francs par semaine, ce qui a constitué mon argent de poche pendant deux ans.

Philippe Chauveau : C'est un beau début. Vous avez donc énormément couvert, si on reprend le terme journalistique, les pays de l'Est. Vous avez suivi la transition, l'évolution des pays de l'Est. Aujourd'hui comment analysez-vous tout cela, eu regard de ce que vous avez vécu, de ce que vous avez partagé, de ce que vous voyez maintenant. Comment se situe l'Europe de l'Est ?

Bernard Lecomte : Ecoutez, j'ai eu la chance en tant que journaliste d'accompagner un formidable moment de l'histoire qui s'appelle la fin du communisme, qui est donc un des plus grands événements du vingtième siècle. C'est une chance formidable parce que l'on peut aussi faire ce métier, sans avoir un tel événement. Moi j'ai eu la chance de couvrir donc la période Wa??sa et Solidarno?? en Pologne, toute la période Gorbatchev en URSS. C'est d'ailleurs entre ces deux périodes que ma vie a croisé celle d'un pape qui était polonais, qui s'appelait Jean-Paul II, et c'est comme ça que je me suis intéressée au Pape, au Vatican, à la papauté. C'est grâce à ce pape qui a quand même ébouriffé le monde entier . Et donc j'ai eu au fond beaucoup de chance d'être sur des sujets très porteurs. On peut aussi ne pas avoir cette chance quand on fait ce métier.

Philippe Chauveau : Justement vous évoquez la rencontre, Jean-Paul II ce pape polonais, c'est cela qui a été le déclencheur ? Bon il y avait le fait que vous travailliez pour La Croix mais comment êtes vous devenu le spécialiste, le référent de tout ce qui touche au monde catholique ?

Bernard Lecomte : Alors le référent, il ne faut peut-être pas exagérer...

Philippe Chauveau : Vous êtes mon invité alors je vous flatte un peu...

Bernard Lecomte : C'est justement l'élection de ce pape polonais... Je veux dire : si le Pape cette année là, en 1978, avait été brésilien, argentin ou italien...

Philippe Chauveau : Ce n'est pas couvert qui auriez couvert le sujet...

Bernard Lecomte : Je ne me serais jamais intéressé au Vatican ou quasi... Simplement ce pape est resté 26 ans et pour un journaliste qui a décidé de le suivre, de prendre des notes, d'interroger les uns, les dissidents, les dirigeants sur « Ce pape, qu'est-ce qu'il vous inspire ? Est-ce qu'il est en train de changer les choses ? ». Au bout de 26 ans, vous êtes armé en effet pour faire une nouvelle carrière de spécialiste du Vatican parce que vous êtes constamment, d'abord, en reportage à Rome, au Vatican pour aller chercher des sujets, des témoignages, des personnages. Et puis la vie de ce pape, auquel j'ai consacré tout de même pas mal d'années de ma vie, c'est riche, c'est une mine d'or pour un journaliste. Donc je suis devenu spécialiste des papes un peu, pour avoir suivi le pontificat de Jean-Paul II pendant 26 ans.

Philippe Chauveau : Vous avez donc, on l'aura compris, une écriture journalistique. Il y a eu des biographies, celle de Jean-Paul II, celle de Benoit XVI, il y a eu des essais. Il y a eu un roman aussi je crois, vous avez commis quelques romans, quelques essais romanesques.

Bernard Lecomte : Oui j'ai écrit deux mauvais romans. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas écrit de troisième romans.

Philippe Chauveau : Mais pourquoi ? Vous auriez envie de vous y remettre ou finalement l'écriture journalistique c'est vraiment ça votre univers ?

Bernard Lecomte : Alors, je crois même que c'est antinomique. Peut-être pas pour tout le monde, il y a des gens géniaux qui arrivent à faire les deux. Moi si vous voulez, quand j'écris dans un roman que mon héros traverse la rivière pour prendre le tram. Si j'ai pas le numéro du tram, je ne peux pas écrire... Donc je suis trop journaliste sans doute. Moi, mon obsession, ma marotte, c'est de vérifier, recouper, vérifier, recouper tout le temps. Et vous pouvez pas avoir une création romanesque quand vous êttes tout le temps en train de vérifier le numéro du tram.

Philippe Chauveau : Est-ce à dire que la vraie vie est un roman et que les papes sont des personnages de roman en quelque sorte ?

Bernard Lecomte : Alors, là pour le coup, tout à fait d'accord avec vous. Une histoire comme celle du Vatican qui a 2000 ans et qui a tellement de ramifications, d'épisodes, de personnages, de situations diverses... Là, en effet, quand on dit que la réalité est plus riche que la fiction, on ne se trompe pas : la réalité de l'Histoire du Vatican est certainement plus riche que beaucoup de romans qui ont été faits à partir de ces histoires.

Philippe Chauveau : Votre actualité Bernard Lecomte : « Le dictionnaire amoureux des papes » aux éditions Plon.

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  • Commencer en travaillant pour le journal Tintin dans les années 60 pour se retrouver à la tête du Figaro Magazine, après être passé par La Croix et L'Express, voilà un parcours journalistique qui n'est pas banal. Mais qui ressemble bien à Bernard Lecomte, curieux, ouvert sur le monde, gentiment irrévérencieux, ce bon vivant, amoureux de la Bourgogne, a publié de nombreux ouvrages sur la vie politique française.Mais c'est sa connaissance de la religion et plus précisément de la vie vaticane qui en font aujourd'hui un...Escales littéraires de Bernard Lecomte - Présentation - Suite
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    Philippe Chauveau : Les papes, il en est fortement question. Alors je vais tout de suite le dire Bernard Lecomte, vous êtes le Pape de la papaulogie, puisque vous le mettez dans le livre, vous rêves que des journalistes vous appellent comme ça donc je le dis : vous êtes le pape de la papaulogie. « Le dictionnaire amoureux ». Rappelons que cette collection, le souhait des éditions Plon c'est effectivement que l'auteur qui travaille sur un sujet fasse partager à la fois sa culture, son savoir mais aussi sa passion. Mission...Escales littéraires de Bernard Lecomte - Livre - Suite