Thibaut de St Pol est un jeune auteur dont le 1er roman en 2004, N'oubliez pas de vivre avait fait grand bruit. L’histoire de cet étudiant pris au piège de ses sentiments sur fond de grandes écoles avait fait bien des remous.
Après Le Pavillon noir, Thibaut de St Pol publie chez Plon son troisième roman A mon cœur défendant.
Et là encore, derrière l’intrigue, à travers les lignes, le lecteur est invité à s’interroger sur ce hasard qui place l’homme du bon ou du mauvais côté en fonction des circonstances.
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À mon coeur défendant de Thibaut Saint Pol (de) - Présentation - Suite
Philippe Chauveau
Bonjour Thibaut de Saint Pol.
Thibaut de Saint Pol
Bonjour
Philippe Chauveau
Votre 3ème roman aux éditions Plon A mon cœur défendant, qui fait suite à N’oubliez pas de vivre, ça c’était le premier en 2004, chez Albin Michel; et puis il y avait eu aussi Pavillon noir, ça c’était un thriller dans l’univers de l’informatique. Vous êtes jeune, 29 ans. C’est quoi votre parcours avant ces trois premiers romans ? Comment en êtes-vous arrivé là ?
Thibaut de Saint Pol
Donc, j’ai fait une...
À mon coeur défendant de Thibaut Saint Pol (de) - Portrait - Suite
Philippe Chauveau
Thibaut de Saint Pol, nous sommes ensemble à l’occasion de la sortie aux éditions Plon de votre nouveau roman, c’est le 3ème, A mon cœur défendant. Nous sommes en juin 40, à Paris, avec une jeune femme qui s’appelle Madeleine, qui travaille pour le Quai d’Orsay et qui se trouve embarquée dans une histoire, à la fois d’espionnage, d’amour… Enfin, on ne va rien dévoiler. Ce personnage de Madeleine, comment l’avez-vous construit ? Pourquoi avoir eu envie de nous embarquer dans cette France...
À mon coeur défendant de Thibaut Saint Pol (de) - Le livre - Suite
Librairie Contretemps
Xavier de Marchis
41 rue Cler
75007 Paris
Tél: 01 45 55 66 05
Ma première impression, c'est que la lecture est très simple, l'auteur l'a simplifiée au maximum. On a de courts chapitres très aérés, puisque c'est un récit à trois voix donc ça facilite énormément la lecture et c'est particulièrement agréable à lire.
Ce qui rend la lecture du livre intéressante, c'est justement cette proximité avec le polar même si Thibaut de Saint Pol ne va pas jusqu'au bout, il nous laisse en chemin mais il...
À mon coeur défendant de Thibaut Saint Pol (de) - L'avis du libraire - Suite
Thibaut de Saint Pol
À mon coeur défendant
Présentation 1'14Après Le Pavillon noir, Thibaut de St Pol publie chez Plon son troisième roman A mon cœur défendant.
Et là encore, derrière l’intrigue, à travers les lignes, le lecteur est invité à s’interroger sur ce hasard qui place l’homme du bon ou du mauvais côté en fonction des circonstances.
A mon cœur défendant, c’est Madeleine, cette jeune femme, cette jeune française, qui en juin 1940, en pleine débâcle, doit protéger un document crucial, tant pour le gouvernement français que pour les hommes du Reich. A sa poursuite, Heinrich, un soldat allemand, qui lui aussi fait ce que sa conscience lui dicte. Enfin, le 3ème personnage, c'est Théo, Théo qui en 2009 cherche à comprendre cette histoire, à savoir de quel côté est la vérité, car finalement, les vainqueurs ont-ils toujours raison ?
C’est donc à la fois un roman historique, une véritable intrigue et puis une réflexion sur le sens de l'Histoire que nous propose Thibaut de St Pol dans ce troisième roman A mon cœur défendant, publié chez Plon.
Rencontre avec un nouveau talent du milieu littéraire français, Thibaut de St Pol est sur Web TV Culture.
Après Le Pavillon noir, Thibaut de St Pol publie chez Plon son troisième roman A mon cœur défendant.
Et là encore, derrière l’intrigue, à travers les lignes, le lecteur est invité à s’interroger sur ce hasard qui place l’homme du bon ou du mauvais côté en fonction des circonstances.
A mon cœur défendant, c’est Madeleine, cette jeune femme, cette jeune française, qui en juin 1940, en pleine débâcle, doit protéger un document crucial, tant pour le gouvernement français que pour les hommes du Reich. A sa poursuite, Heinrich, un soldat allemand, qui lui aussi fait ce que sa conscience lui dicte. Enfin, le 3ème personnage, c'est Théo, Théo qui en 2009 cherche à comprendre cette histoire, à savoir de quel côté est la vérité, car finalement, les vainqueurs ont-ils toujours raison ?
C’est donc à la fois un roman historique, une véritable intrigue et puis une réflexion sur le sens de l'Histoire que nous propose Thibaut de St Pol dans ce troisième roman A mon cœur défendant, publié chez Plon.
Rencontre avec un nouveau talent du milieu littéraire français, Thibaut de St Pol est sur Web TV Culture.
Thibaut de Saint Pol
À mon coeur défendant
Portrait 4'18Bonjour Thibaut de Saint Pol.
Thibaut de Saint Pol
Bonjour
Philippe Chauveau
Votre 3ème roman aux éditions Plon A mon cœur défendant, qui fait suite à N’oubliez pas de vivre, ça c’était le premier en 2004, chez Albin Michel; et puis il y avait eu aussi Pavillon noir, ça c’était un thriller dans l’univers de l’informatique. Vous êtes jeune, 29 ans. C’est quoi votre parcours avant ces trois premiers romans ? Comment en êtes-vous arrivé là ?
Thibaut de Saint Pol
Donc, j’ai fait une classe préparatoire littéraire et scientifique à la fois ; c’est ce qu’on appelle les khâgnes scientifiques, les BL. Après, je suis rentré à l’Ecole Normale Supérieure où j’ai fait des études en sciences sociales, en économie et sociologie, et, parcours un petit peu particulier pour un auteur, je suis rentré après à l’Ecole Nationale de la Statistique. Alors, je ne vis pas malheureusement aujourd’hui de l’écriture ! Je suis administrateur de l’INSEE, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques.
Philippe Chauveau
Alors justement, on peut faire une petite parenthèse. Outre ses trois romans, il y a d’autres publications qui sont liées un petit peu à vos activités hors littérature.
Thibaut de Saint Pol
Tout à fait. De manière récente, je viens de publier aux Presses Universitaires de France, Le corps désirable qui est un ouvrage qui est issu de mes recherches sur les représentations du corps en Europe, les différences entre hommes et femmes.
Philippe Chauveau
Quand on vous entend aborder ces sujets, vos sujets de travaux, on a du mal à comprendre que vous puissiez donner une autre vision de vous dans ces romans, et le 3ème vient de sortir.
Est-ce que l’écriture, c’est un petit peu pour vous vider la tête de ce que vous vivez au quotidien dans votre job.
Thibaut de Saint Pol
C’est vraiment une question d’équilibre. C'est-à-dire que j’aime beaucoup mon métier, j’aime beaucoup ce que j’y fais mais j’ai besoin d’écrire, j’aime raconter des histoires, tenir le lecteur et c’est vraiment ce qui me guide dans l’écriture de mes romans, et puis le contact avec les lecteurs et lectrices, les salons.
Philippe Chauveau
Vous avez des modèles en écriture, que ce soit des auteurs contemporains ou des auteurs plus classiques, plus anciens ?
Thibaut de Saint Pol
Ce ne sont pas des modèles mais plutôt des ouvrages qui ont vraiment changé mon rapport à l’écriture et qui m’ont donné envie d’écrire. Il y a Les mémoires d’Hadrien de Yourcenar qui reste mon livre préféré. Enfin s’il fallait n’en retenir qu’un et c’est difficile, ce serait celui-là. Après, il y a plusieurs auteurs que j’aime, de Maupassant à Dostoïevski, Gide… En fait, les auteurs qui m’ont beaucoup marqué, on les retrouve dans mon 1er roman. Mon premier roman est construit à partir de ça.
Philippe Chauveau
Que ce soit dans ce premier, N’oubliez pas de vivre en 2004, il y avait eu aussi Le pavillon noir, là c’était un thriller mais il y avait aussi un message plus sociologique, là c’est également le cas, c’est l’ histoire de Madeleine, on y reviendra, mais c’est sur fond de Seconde Guerre mondiale. Vous aimez aussi un petit peu provoquer dans votre écriture ?
Thibaut de Saint Pol
Je veux emporter le lecteur dans un environnement qui n’est pas forcément le sien et l’amener à se poser un certain nombre de questions. Une des choses qui me fascinent quotidiennement et qui m’a guidé dans mes études ou l’écriture, c’est le rapport à la norme. J’ai essayé de faire des livres, ils ont leur lien mais ils sont quand même différents en terme d’univers, et pour moi c’est ce rapport un petit peu ludique. Quand je commence un livre, il y a ce défi en terme d’écriture. Mon premier roman, il est écrit à la deuxième personne de pluriel, c’est « vous » et tout l’enjeu, c’était de réussir à tenir ce « vous » sans qu’il soit horripilant, sans que ce soit lourd, sans que le lecteur lâche le livre. Le second, c’était parler de ces univers virtuels sans dire simplement : « Mon personnage Cyril est face à son ordinateur ». Une fois qu’on a dit qu’il est face à son ordinateur et qu’on l’a décrit, qu’est ce qu’on ajoute ?
Philippe Chauveau
Finalement, par rapport à ces 3 livres, cela veut dire que vous avez envie de surprendre vos lecteurs et peut-être de vous surprendre vous-même ?
Thibaut de Saint Pol
Il y a l’idée de se poser un défi. Avant de se confronter aux lecteurs, on se confronte à soi-même. Et cette angoisse de la page blanche, c’est en fait une confrontation avec soi-même et se dire : « Voilà l’histoire que je veux raconter, où je la commence, comment, qui parle, de quel endroit ? Comment je vais réussir à tenir le lecteur et à leur raconter de la meilleure façon possible, et c’est un peu ça pour moi l’enjeu, enfin le caractère ludique. J’écris parce que j’ai plaisir à écrire et parce que j’ai plaisir à partager ces histoires et à essayer d’y entrainer le lecteur.
Philippe Chauveau
Eh bien, nous allons suivre votre parcours avec attention. Merci beaucoup Thibaut de Saint Pol, votre nouveau et troisième roman chez Plon, A mon cœur défendant.
Bonjour Thibaut de Saint Pol.
Thibaut de Saint Pol
Bonjour
Philippe Chauveau
Votre 3ème roman aux éditions Plon A mon cœur défendant, qui fait suite à N’oubliez pas de vivre, ça c’était le premier en 2004, chez Albin Michel; et puis il y avait eu aussi Pavillon noir, ça c’était un thriller dans l’univers de l’informatique. Vous êtes jeune, 29 ans. C’est quoi votre parcours avant ces trois premiers romans ? Comment en êtes-vous arrivé là ?
Thibaut de Saint Pol
Donc, j’ai fait une classe préparatoire littéraire et scientifique à la fois ; c’est ce qu’on appelle les khâgnes scientifiques, les BL. Après, je suis rentré à l’Ecole Normale Supérieure où j’ai fait des études en sciences sociales, en économie et sociologie, et, parcours un petit peu particulier pour un auteur, je suis rentré après à l’Ecole Nationale de la Statistique. Alors, je ne vis pas malheureusement aujourd’hui de l’écriture ! Je suis administrateur de l’INSEE, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques.
Philippe Chauveau
Alors justement, on peut faire une petite parenthèse. Outre ses trois romans, il y a d’autres publications qui sont liées un petit peu à vos activités hors littérature.
Thibaut de Saint Pol
Tout à fait. De manière récente, je viens de publier aux Presses Universitaires de France, Le corps désirable qui est un ouvrage qui est issu de mes recherches sur les représentations du corps en Europe, les différences entre hommes et femmes.
Philippe Chauveau
Quand on vous entend aborder ces sujets, vos sujets de travaux, on a du mal à comprendre que vous puissiez donner une autre vision de vous dans ces romans, et le 3ème vient de sortir.
Est-ce que l’écriture, c’est un petit peu pour vous vider la tête de ce que vous vivez au quotidien dans votre job.
Thibaut de Saint Pol
C’est vraiment une question d’équilibre. C'est-à-dire que j’aime beaucoup mon métier, j’aime beaucoup ce que j’y fais mais j’ai besoin d’écrire, j’aime raconter des histoires, tenir le lecteur et c’est vraiment ce qui me guide dans l’écriture de mes romans, et puis le contact avec les lecteurs et lectrices, les salons.
Philippe Chauveau
Vous avez des modèles en écriture, que ce soit des auteurs contemporains ou des auteurs plus classiques, plus anciens ?
Thibaut de Saint Pol
Ce ne sont pas des modèles mais plutôt des ouvrages qui ont vraiment changé mon rapport à l’écriture et qui m’ont donné envie d’écrire. Il y a Les mémoires d’Hadrien de Yourcenar qui reste mon livre préféré. Enfin s’il fallait n’en retenir qu’un et c’est difficile, ce serait celui-là. Après, il y a plusieurs auteurs que j’aime, de Maupassant à Dostoïevski, Gide… En fait, les auteurs qui m’ont beaucoup marqué, on les retrouve dans mon 1er roman. Mon premier roman est construit à partir de ça.
Philippe Chauveau
Que ce soit dans ce premier, N’oubliez pas de vivre en 2004, il y avait eu aussi Le pavillon noir, là c’était un thriller mais il y avait aussi un message plus sociologique, là c’est également le cas, c’est l’ histoire de Madeleine, on y reviendra, mais c’est sur fond de Seconde Guerre mondiale. Vous aimez aussi un petit peu provoquer dans votre écriture ?
Thibaut de Saint Pol
Je veux emporter le lecteur dans un environnement qui n’est pas forcément le sien et l’amener à se poser un certain nombre de questions. Une des choses qui me fascinent quotidiennement et qui m’a guidé dans mes études ou l’écriture, c’est le rapport à la norme. J’ai essayé de faire des livres, ils ont leur lien mais ils sont quand même différents en terme d’univers, et pour moi c’est ce rapport un petit peu ludique. Quand je commence un livre, il y a ce défi en terme d’écriture. Mon premier roman, il est écrit à la deuxième personne de pluriel, c’est « vous » et tout l’enjeu, c’était de réussir à tenir ce « vous » sans qu’il soit horripilant, sans que ce soit lourd, sans que le lecteur lâche le livre. Le second, c’était parler de ces univers virtuels sans dire simplement : « Mon personnage Cyril est face à son ordinateur ». Une fois qu’on a dit qu’il est face à son ordinateur et qu’on l’a décrit, qu’est ce qu’on ajoute ?
Philippe Chauveau
Finalement, par rapport à ces 3 livres, cela veut dire que vous avez envie de surprendre vos lecteurs et peut-être de vous surprendre vous-même ?
Thibaut de Saint Pol
Il y a l’idée de se poser un défi. Avant de se confronter aux lecteurs, on se confronte à soi-même. Et cette angoisse de la page blanche, c’est en fait une confrontation avec soi-même et se dire : « Voilà l’histoire que je veux raconter, où je la commence, comment, qui parle, de quel endroit ? Comment je vais réussir à tenir le lecteur et à leur raconter de la meilleure façon possible, et c’est un peu ça pour moi l’enjeu, enfin le caractère ludique. J’écris parce que j’ai plaisir à écrire et parce que j’ai plaisir à partager ces histoires et à essayer d’y entrainer le lecteur.
Philippe Chauveau
Eh bien, nous allons suivre votre parcours avec attention. Merci beaucoup Thibaut de Saint Pol, votre nouveau et troisième roman chez Plon, A mon cœur défendant.
Thibaut de Saint Pol
À mon coeur défendant
Le livre 4'44Thibaut de Saint Pol, nous sommes ensemble à l’occasion de la sortie aux éditions Plon de votre nouveau roman, c’est le 3ème, A mon cœur défendant. Nous sommes en juin 40, à Paris, avec une jeune femme qui s’appelle Madeleine, qui travaille pour le Quai d’Orsay et qui se trouve embarquée dans une histoire, à la fois d’espionnage, d’amour… Enfin, on ne va rien dévoiler. Ce personnage de Madeleine, comment l’avez-vous construit ? Pourquoi avoir eu envie de nous embarquer dans cette France des années 40 ?
Thibaut de Saint Pol
Alors Madeleine, c’est une jeune femme qui, comme beaucoup de français à l’époque, s’apprête à fuir Paris; les allemands approchent et elle veut avant tout sauver sa peau. Les choses ne vont pas se passer comme prévu. Elle va se retrouver en charge d’un paquet que va lui confier son chef au Quai d’Orsay et dans ce paquet se trouve le Traité de Versailles. Le Traité de Versailles, à l’époque pour les français, c’est le dernier vestige de la grandeur de la France et elle va devoir se perdre sur les routes de France, sur les routes de l’exode et vivre l’exode comme l’ont vécu de nombreux français et françaises, et c’est comme ça que commence le roman.
Philippe Chauveau
Mais elle ne va pas être seule puisqu’elle va être suivie par le deuxième personnage important du roman, c’est Heinrich, qui est un soldat allemand et qui lui, a pour mission de récupérer ce fameux document, ce fameux Traité.
Thibaut de Saint Pol
On est face à un personnage, un militaire allemand, qui n’est absolument pas un nazi, c'est-à-dire qu’il croit à la Grande Allemagne, il est lui aussi, aussi patriote que Madeleine. Ce sont des personnages qui ont des intérêts opposés, évidemment, mais assez proches en terme de valeur. Et l'idée c'est de mettre un petit peu en rapport ce qui les guident dans cette période là.
Philippe Chauveau
Et puis il y a aussi un message derrière, il y a notamment le regard de Théo, Théo qui est ce jeune allemand d’aujourd’hui, qui a une version assez curieuse de la guerre, une vision assez curieuse du peuple français. Vous allez faire grincer des dents ! Vous avez envie de provoquer là encore…
Thibaut de Saint Pol
Curieuse, pas totalement, elle est curieuse justement pour un français, pour des français tels que nous sommes aujourd’hui mais cette vision est une vision partagée par beaucoup de jeunes allemands aujourd’hui.
Philippe Chauveau
Par exemple, quand vous dites que les allemands sont amusés lorsqu’ils voient le défilé du 14 juillet…
Thibaut de Saint Pol
Tout à fait. Il y a des incompréhensions de part et d’autre. Comme on a un certain nombre de clichés sur les allemands, les allemands ont un certain nombre de clichés sur nous et dans ce livre, ce que j’ai voulu faire apparaître, c’est notamment les clichés que les allemands avaient sur nous.
Philippe Chauveau
Alors, je vais en rajouter : « Ce n’est pas un hasard si les français adulent encore aujourd’hui le Général de Gaulle, il a su les préserver d’une réalité trop désagréable et ce pays tient à ses illusions comme à sa bombe nucléaire ».
C’est pas très « politiquement correct » tout ça !
Thibaut de Saint Pol
Pour un français ! Maintenant, j’ai voulu être au plus proche de ce que pouvaient être les représentations d’un jeune allemand aujourd’hui. Par exemple, comme là, le fait qu’on fasse partie des vainqueurs de le Seconde Guerre mondiale, ça peut prêter à sourire en dehors de la France.
Philippe Chauveau
Ce décor de Toulon, même si historiquement il est véridique, est-ce que c’était aussi une façon d’apporter un peu d’apaisement dans cette histoire qui est parfois douloureuse ?
Thibaut de Saint Pol
Alors oui, sans doute. Je ne l’avais jamais lu de cette manière mais c’est vrai que l’endroit où j’ai placé la maison de Madeleine et l’intrigue aujourd’hui, ce petit port de Brusc, est un endroit qui moi m’apaise beaucoup, que j’aime beaucoup. C’est la péninsule qui protège la rade de Toulon donc on avance dans la mer et c’est vrai qu’on est un petit peu retiré et coupé du reste de la côté.
Philippe Chauveau
Est-ce que c’est quelque chose qui vous a plu de vous plonger dans une autre époque que la vôtre ?
Thibaut de Saint Pol
La contrainte historique est quelque chose de très fort, c'est-à-dire que le travail derrière d’archives pour être sûr de ce qu’on dit, de ce qui s’est passé… Arriver à avoir lu suffisamment d’archives et de textes pour reconstruire une atmosphère, que ce soit la débâcle, que ce soit Toulon en 1942, que ce soit Sanary qui est une petite ville justement à côté de Toulon, dans lequel se sont réfugiés un grand nombre d’intellectuels allemands, Thomas Mann, Heinrich Mann, Zweig, où il se passe des choses incroyables et qui sont très peu connues en France
Philippe Chauveau
Votre volonté pour le lecteur, c’est qu’il prenne plaisir à suivre Madeleine sur ce chemin du suspense et puis c’est aussi qu’il s’interroge, qu’il se pose des questions par rapport à sa propre vision de la Seconde Guerre mondiale et des événements qui s’y rattachent ?
Thibaut de Saint Pol
Totalement. Moi, j’ai du plaisir à écrire donc j’ai envie de partager ce plaisir, enfin j’essaie en tout cas, j’aimerais… Mais c’est derrière cette histoire, entrainer le lecteur à se poser un certain nombre de questions qu’il ne se serait pas forcément posé. Voilà, ça nourrit mon roman mais j’ai envie d’une certaine manière, nourrir un petit peu le lecteur où l’amener à partager avec moi quelques interrogations. C’est déjà ça de gagné !
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Thibaut de Saint Pol. Votre nouveau roman, votre 3ème roman aux éditions Plon, A mon cœur défendant.
Thibaut de Saint Pol, nous sommes ensemble à l’occasion de la sortie aux éditions Plon de votre nouveau roman, c’est le 3ème, A mon cœur défendant. Nous sommes en juin 40, à Paris, avec une jeune femme qui s’appelle Madeleine, qui travaille pour le Quai d’Orsay et qui se trouve embarquée dans une histoire, à la fois d’espionnage, d’amour… Enfin, on ne va rien dévoiler. Ce personnage de Madeleine, comment l’avez-vous construit ? Pourquoi avoir eu envie de nous embarquer dans cette France des années 40 ?
Thibaut de Saint Pol
Alors Madeleine, c’est une jeune femme qui, comme beaucoup de français à l’époque, s’apprête à fuir Paris; les allemands approchent et elle veut avant tout sauver sa peau. Les choses ne vont pas se passer comme prévu. Elle va se retrouver en charge d’un paquet que va lui confier son chef au Quai d’Orsay et dans ce paquet se trouve le Traité de Versailles. Le Traité de Versailles, à l’époque pour les français, c’est le dernier vestige de la grandeur de la France et elle va devoir se perdre sur les routes de France, sur les routes de l’exode et vivre l’exode comme l’ont vécu de nombreux français et françaises, et c’est comme ça que commence le roman.
Philippe Chauveau
Mais elle ne va pas être seule puisqu’elle va être suivie par le deuxième personnage important du roman, c’est Heinrich, qui est un soldat allemand et qui lui, a pour mission de récupérer ce fameux document, ce fameux Traité.
Thibaut de Saint Pol
On est face à un personnage, un militaire allemand, qui n’est absolument pas un nazi, c'est-à-dire qu’il croit à la Grande Allemagne, il est lui aussi, aussi patriote que Madeleine. Ce sont des personnages qui ont des intérêts opposés, évidemment, mais assez proches en terme de valeur. Et l'idée c'est de mettre un petit peu en rapport ce qui les guident dans cette période là.
Philippe Chauveau
Et puis il y a aussi un message derrière, il y a notamment le regard de Théo, Théo qui est ce jeune allemand d’aujourd’hui, qui a une version assez curieuse de la guerre, une vision assez curieuse du peuple français. Vous allez faire grincer des dents ! Vous avez envie de provoquer là encore…
Thibaut de Saint Pol
Curieuse, pas totalement, elle est curieuse justement pour un français, pour des français tels que nous sommes aujourd’hui mais cette vision est une vision partagée par beaucoup de jeunes allemands aujourd’hui.
Philippe Chauveau
Par exemple, quand vous dites que les allemands sont amusés lorsqu’ils voient le défilé du 14 juillet…
Thibaut de Saint Pol
Tout à fait. Il y a des incompréhensions de part et d’autre. Comme on a un certain nombre de clichés sur les allemands, les allemands ont un certain nombre de clichés sur nous et dans ce livre, ce que j’ai voulu faire apparaître, c’est notamment les clichés que les allemands avaient sur nous.
Philippe Chauveau
Alors, je vais en rajouter : « Ce n’est pas un hasard si les français adulent encore aujourd’hui le Général de Gaulle, il a su les préserver d’une réalité trop désagréable et ce pays tient à ses illusions comme à sa bombe nucléaire ».
C’est pas très « politiquement correct » tout ça !
Thibaut de Saint Pol
Pour un français ! Maintenant, j’ai voulu être au plus proche de ce que pouvaient être les représentations d’un jeune allemand aujourd’hui. Par exemple, comme là, le fait qu’on fasse partie des vainqueurs de le Seconde Guerre mondiale, ça peut prêter à sourire en dehors de la France.
Philippe Chauveau
Ce décor de Toulon, même si historiquement il est véridique, est-ce que c’était aussi une façon d’apporter un peu d’apaisement dans cette histoire qui est parfois douloureuse ?
Thibaut de Saint Pol
Alors oui, sans doute. Je ne l’avais jamais lu de cette manière mais c’est vrai que l’endroit où j’ai placé la maison de Madeleine et l’intrigue aujourd’hui, ce petit port de Brusc, est un endroit qui moi m’apaise beaucoup, que j’aime beaucoup. C’est la péninsule qui protège la rade de Toulon donc on avance dans la mer et c’est vrai qu’on est un petit peu retiré et coupé du reste de la côté.
Philippe Chauveau
Est-ce que c’est quelque chose qui vous a plu de vous plonger dans une autre époque que la vôtre ?
Thibaut de Saint Pol
La contrainte historique est quelque chose de très fort, c'est-à-dire que le travail derrière d’archives pour être sûr de ce qu’on dit, de ce qui s’est passé… Arriver à avoir lu suffisamment d’archives et de textes pour reconstruire une atmosphère, que ce soit la débâcle, que ce soit Toulon en 1942, que ce soit Sanary qui est une petite ville justement à côté de Toulon, dans lequel se sont réfugiés un grand nombre d’intellectuels allemands, Thomas Mann, Heinrich Mann, Zweig, où il se passe des choses incroyables et qui sont très peu connues en France
Philippe Chauveau
Votre volonté pour le lecteur, c’est qu’il prenne plaisir à suivre Madeleine sur ce chemin du suspense et puis c’est aussi qu’il s’interroge, qu’il se pose des questions par rapport à sa propre vision de la Seconde Guerre mondiale et des événements qui s’y rattachent ?
Thibaut de Saint Pol
Totalement. Moi, j’ai du plaisir à écrire donc j’ai envie de partager ce plaisir, enfin j’essaie en tout cas, j’aimerais… Mais c’est derrière cette histoire, entrainer le lecteur à se poser un certain nombre de questions qu’il ne se serait pas forcément posé. Voilà, ça nourrit mon roman mais j’ai envie d’une certaine manière, nourrir un petit peu le lecteur où l’amener à partager avec moi quelques interrogations. C’est déjà ça de gagné !
Philippe Chauveau
Merci beaucoup Thibaut de Saint Pol. Votre nouveau roman, votre 3ème roman aux éditions Plon, A mon cœur défendant.
Thibaut de Saint Pol
À mon coeur défendant
L'avis du libraire 1'04Xavier de Marchis
41 rue Cler
75007 Paris
Tél: 01 45 55 66 05
Ma première impression, c'est que la lecture est très simple, l'auteur l'a simplifiée au maximum. On a de courts chapitres très aérés, puisque c'est un récit à trois voix donc ça facilite énormément la lecture et c'est particulièrement agréable à lire.
Ce qui rend la lecture du livre intéressante, c'est justement cette proximité avec le polar même si Thibaut de Saint Pol ne va pas jusqu'au bout, il nous laisse en chemin mais il y a quelques ficelles, quelques surprises au cours du récit qui effectivement rappellent le polar. Cela reste avant tout un roman historique.
Ce livre est assis sur de réelles connaissances historiques et puis c'est un homme de conviction Thibaut de Saint Pol. Il a quand même un point de vue sur l'époque et on suit cela en filigrane dans le roman c'est très intéressant.
Xavier de Marchis
41 rue Cler
75007 Paris
Tél: 01 45 55 66 05
Ma première impression, c'est que la lecture est très simple, l'auteur l'a simplifiée au maximum. On a de courts chapitres très aérés, puisque c'est un récit à trois voix donc ça facilite énormément la lecture et c'est particulièrement agréable à lire.
Ce qui rend la lecture du livre intéressante, c'est justement cette proximité avec le polar même si Thibaut de Saint Pol ne va pas jusqu'au bout, il nous laisse en chemin mais il y a quelques ficelles, quelques surprises au cours du récit qui effectivement rappellent le polar. Cela reste avant tout un roman historique.
Ce livre est assis sur de réelles connaissances historiques et puis c'est un homme de conviction Thibaut de Saint Pol. Il a quand même un point de vue sur l'époque et on suit cela en filigrane dans le roman c'est très intéressant.