Rien ne prédestinait David Foenkinos à l'écriture. Adolescent, il était plus attiré par la musique que par les livres. Au gré des rencontres, des aléas de la vie, c'est petit à petit qu'il découvre le plaisir de la lecture, avec une prédilection pour Albert Cohen et « Belle du seigneur ». Après des études de lettres à la Sorbonne, il publie son 1er roman en 2002, à l'âge de 28ans, chez Gallimard, « Inversion de l'idiotie : de l'influence de deux polonais », titre surréaliste, révélateur du style Foenkinos, alliant à...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de David Foenkinos - Présentation - Suite
Philippe Chauveau :
Bonjour David Foenkinos. Merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Gallimard de votre nouveau roman, le 10ème, « Les souvenirs ». Dix romans en dix ans quasiment puisque le premier, c'était en 2002. Y a-t-il des images qui reviennent sur ces dix années en tant qu'écrivain et romancier ?
David Foenkinos :
Mes premiers romans étaient très burlesques, très fous, très inspirés par les pays de l'Est, le grotesque. Et puis lentement, j'ai fait des romans plus réalistes, plus simples. Depuis peu,...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de David Foenkinos - Portrait - Suite
Philippe Chauveau :
David Foenkinos, dix romans en 10 ans et donc votre actualité, « Les souvenirs », votre nouveau roman chez Gallimard. J'ai envie de dire que dans le titre, tout est dit !
David Foenkinos :
Quand j'ai commencé à travailler sur le livre, j'y évoquais la mémoire, la vieillesse, les souvenirs. Puis je me suis dit que j'aimerais bien appeler le livre « Les souvenirs » mais j'étais persuadé que le titre était déjà pris. En tapant sur Internet, je me suis rendu compte que le titre n'avait jamais été utilisé...
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de David Foenkinos - Le livre - Suite
Ce que j'aime vraiment chez Foenkinos, c'est son écriture, avec toujours une petite touche répétitive dans chacun de ses romans.Cette fois-ci, ce sont des souvenirs, évoqués à chaque rencontre des personnages. Ça fait la trame de l'histoire, et c'est toujours plein d'optimisme. On a des moments plein d'émotion, d'humour, un très bon moment de lecture avec toujours cet optimisme qui redonne goût à la vie et qui redonne le sourire après avoir refermé le livre..
Sur une île déserte, quels livres emporteraient-ils ? de David Foenkinos - L'avis du libraire - Suite
David Foenkinos
Les souvenirs
Présentation 1'31Au rythme d'un livre par an à peu près, avec des incursions dans le théâtre ou la littérature jeunesse, David Foenkinos a su se faire une vraie place dans l'univers littéraire et son public, fidèle, s'élargit à chaque nouveau titre.
En 2009, « La délicatesse » fut un énorme succès et le roman connaîtra d'ailleurs une adaptation au cinéma avec Audrey Tautou.
L'actualité de David Foenkinos, c'est ce livre « Les souvenirs », roman teinté de passages autobiographiques, publié chez Gallimard.
Dans un registre peut-être plus grave que ses précédents titres, tout en s'autorisant toutefois un humour et un cynisme qui le caractérise, David Foenkinos aborde là des thèmes dans lesquels chacun puisera sa propre réflexion : la vieillesse, le temps qui passe, l'enfance enfuie, la mort, les amours inachevées... Un livre d'une douce mélancolie mais avec une écriture vive, rythmée, tout en finesse et en sensibilité. « Les souvenirs », le nouveau roman de David Foenkinos, chez Gallimard.
David Foenkinos nous reçoit pour Web TV Culture.
Au rythme d'un livre par an à peu près, avec des incursions dans le théâtre ou la littérature jeunesse, David Foenkinos a su se faire une vraie place dans l'univers littéraire et son public, fidèle, s'élargit à chaque nouveau titre.
En 2009, « La délicatesse » fut un énorme succès et le roman connaîtra d'ailleurs une adaptation au cinéma avec Audrey Tautou.
L'actualité de David Foenkinos, c'est ce livre « Les souvenirs », roman teinté de passages autobiographiques, publié chez Gallimard.
Dans un registre peut-être plus grave que ses précédents titres, tout en s'autorisant toutefois un humour et un cynisme qui le caractérise, David Foenkinos aborde là des thèmes dans lesquels chacun puisera sa propre réflexion : la vieillesse, le temps qui passe, l'enfance enfuie, la mort, les amours inachevées... Un livre d'une douce mélancolie mais avec une écriture vive, rythmée, tout en finesse et en sensibilité. « Les souvenirs », le nouveau roman de David Foenkinos, chez Gallimard.
David Foenkinos nous reçoit pour Web TV Culture.
David Foenkinos
Les souvenirs
Portrait 4'10Bonjour David Foenkinos. Merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Gallimard de votre nouveau roman, le 10ème, « Les souvenirs ». Dix romans en dix ans quasiment puisque le premier, c'était en 2002. Y a-t-il des images qui reviennent sur ces dix années en tant qu'écrivain et romancier ?
David Foenkinos :
Mes premiers romans étaient très burlesques, très fous, très inspirés par les pays de l'Est, le grotesque. Et puis lentement, j'ai fait des romans plus réalistes, plus simples. Depuis peu, j'ai un livre qui marche très bien avec le bouche à oreilles, « La délicatesse », donc il y a une vraie évolution qui est très surprenante à vivre pour un auteur, de voir du monde à ses dédicaces… Je trouve cela assez émouvant de voir comment les choses ont évolué.
Philippe Chauveau :
Vous avez l'impression qu'il y aura eu un David Foenkinos avant et un David Foenkinos après « La délicatesse » ?
David Foenkinos :
Forcément il y a un avant et un après « La délicatess ». Il y a une telle vie autour de ce livre, il est beaucoup traduit et puis, il va y avoir le film. Je suis toujours dans la phase un peu de surprise de tout ce qui se passe autour de ce livre.
Philippe Chauveau :
Finalement, cela n'a pas été compliqué de se remettre à l'écriture après « La délicatesse » ?
David Foenkinos :
Non parce que c'est tout récent le succès de « La délicatese ». Il est sorti en janvier 2011 en poche et j'avais entretemps écrit un livre sur John Lennon et c'est l'été dernier que j'ai écrit « Les souvenirs ». Donc, au moment où cela s'est amplifié pour « La délicatesse », j'avais déjà fini « Les souvenirs ».
Philippe Chauveau :
Votre nom compte dans l'univers littéraire francophone, et français plus particulièrement. Cela répond –il à un rêve de gosse ? Quand vous étiez petit, aviez-vous envie d'écrire, de faire des romans ?
David Foenkinjos :
Cela ne répond pas à un rêve de gosse car la littérature est venu très très tard dans ma vie, même la publication car j'avais écrit 5 ou 6 livres que je n'avais pas envoyé à des éditeurs. C'est subitement, au bout du 6ème, j'ai envoyé sans trop y croire. D'ailleurs, j'ai été refusé par tous les éditeurs jusqu'au jour où j'ai reçu un appel du comité de lecture Gallimard et je croyais que c'était une blague !
Philippe Chauveau :
Vous-même, lorsque vous étiez ado par exemple, la littérature comptait-elle dans votre vie, y avait-il des bouquins chez vous, trouviez-vous un refuge dans la lecture ?
David Foenkinos :
Non, adolescent, je détestais lire. Je ne lisais que les livres qu'il fallait lire pour l'école avec beaucoup de souffrance et je trouvais cela très pénible. Je ne suis pas du tout issu d'une famille littéraire donc il n'y avait pas de livres chez moi. C'est venu très tardivement mon goût de la littérature, parce que j'ai rencontré des auteurs qui m'ont touché, qui m'ont plu. Après, moi, j'aime bien aller dans les lycées parfois, où quand j'ai eu la chance de faire la tournée du Goncourt des lycéens. Rencontrer des jeunes et leur dire que lire n'est pas une obligation et que cela peut venir, ou ne pas venir, dans une vie, mais si ça vient, cela peut être formidable. Et puis cela leur donne l'occasion de voir un écrivain qui est vivant déjà, donc ça change ! Et puis qui peut être jeune, avoir les mêmes goûts qu'eux, je trouve que cela désacralise le rapport à l'écrivain.
Philippe Chauveau :
Y a-t-il un style Foenkinos ?
David Foenkinos :
Tout écrivain a son style, son univers, sinon cela n'a pas d'intérêt. Les écrivains qu'on aime, on ouvre une page et on sait que l'on est avec eux, on reconnait leur univers. Raconter des histoires je pourrais le faire par ailleurs, écrire des scénarios ou du théâtre. Ecrire des romans, c'est avant tout une affaire de phrases, de style bien sûr.
Philippe Chauveau :
Etes-vous un écrivain, un romancier qui avez déjà plusieurs histoires dans la tête ou bien les histoires viennent elles les unes après les autres, au fil des écritures ?
David Foenkinos :
Généralement, j'écris vraiment les livres les uns après les autres, les projets les uns après les autres et là, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas de projet, pas d'idées mais cela ne m'angoisse pas du tout. Cela fait 10 ans, vous le disiez tout à l'heure. J'ai publié un livre par an et j'aimerais bien arrêter, faire une pause, je ne sais pas. Ce sont les livres qui viennent à nous, ce n'est pas le contraire. Peut-être que j'aurai une idée demain ou bien je n'en aurai pas avant longtemps. On verra...
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup, David Foenkinos. Votre actualité, votre nouveau roman « Les souvenirs » publié par Gallimard.
Bonjour David Foenkinos. Merci de nous recevoir à l'occasion de la sortie chez Gallimard de votre nouveau roman, le 10ème, « Les souvenirs ». Dix romans en dix ans quasiment puisque le premier, c'était en 2002. Y a-t-il des images qui reviennent sur ces dix années en tant qu'écrivain et romancier ?
David Foenkinos :
Mes premiers romans étaient très burlesques, très fous, très inspirés par les pays de l'Est, le grotesque. Et puis lentement, j'ai fait des romans plus réalistes, plus simples. Depuis peu, j'ai un livre qui marche très bien avec le bouche à oreilles, « La délicatesse », donc il y a une vraie évolution qui est très surprenante à vivre pour un auteur, de voir du monde à ses dédicaces… Je trouve cela assez émouvant de voir comment les choses ont évolué.
Philippe Chauveau :
Vous avez l'impression qu'il y aura eu un David Foenkinos avant et un David Foenkinos après « La délicatesse » ?
David Foenkinos :
Forcément il y a un avant et un après « La délicatess ». Il y a une telle vie autour de ce livre, il est beaucoup traduit et puis, il va y avoir le film. Je suis toujours dans la phase un peu de surprise de tout ce qui se passe autour de ce livre.
Philippe Chauveau :
Finalement, cela n'a pas été compliqué de se remettre à l'écriture après « La délicatesse » ?
David Foenkinos :
Non parce que c'est tout récent le succès de « La délicatese ». Il est sorti en janvier 2011 en poche et j'avais entretemps écrit un livre sur John Lennon et c'est l'été dernier que j'ai écrit « Les souvenirs ». Donc, au moment où cela s'est amplifié pour « La délicatesse », j'avais déjà fini « Les souvenirs ».
Philippe Chauveau :
Votre nom compte dans l'univers littéraire francophone, et français plus particulièrement. Cela répond –il à un rêve de gosse ? Quand vous étiez petit, aviez-vous envie d'écrire, de faire des romans ?
David Foenkinjos :
Cela ne répond pas à un rêve de gosse car la littérature est venu très très tard dans ma vie, même la publication car j'avais écrit 5 ou 6 livres que je n'avais pas envoyé à des éditeurs. C'est subitement, au bout du 6ème, j'ai envoyé sans trop y croire. D'ailleurs, j'ai été refusé par tous les éditeurs jusqu'au jour où j'ai reçu un appel du comité de lecture Gallimard et je croyais que c'était une blague !
Philippe Chauveau :
Vous-même, lorsque vous étiez ado par exemple, la littérature comptait-elle dans votre vie, y avait-il des bouquins chez vous, trouviez-vous un refuge dans la lecture ?
David Foenkinos :
Non, adolescent, je détestais lire. Je ne lisais que les livres qu'il fallait lire pour l'école avec beaucoup de souffrance et je trouvais cela très pénible. Je ne suis pas du tout issu d'une famille littéraire donc il n'y avait pas de livres chez moi. C'est venu très tardivement mon goût de la littérature, parce que j'ai rencontré des auteurs qui m'ont touché, qui m'ont plu. Après, moi, j'aime bien aller dans les lycées parfois, où quand j'ai eu la chance de faire la tournée du Goncourt des lycéens. Rencontrer des jeunes et leur dire que lire n'est pas une obligation et que cela peut venir, ou ne pas venir, dans une vie, mais si ça vient, cela peut être formidable. Et puis cela leur donne l'occasion de voir un écrivain qui est vivant déjà, donc ça change ! Et puis qui peut être jeune, avoir les mêmes goûts qu'eux, je trouve que cela désacralise le rapport à l'écrivain.
Philippe Chauveau :
Y a-t-il un style Foenkinos ?
David Foenkinos :
Tout écrivain a son style, son univers, sinon cela n'a pas d'intérêt. Les écrivains qu'on aime, on ouvre une page et on sait que l'on est avec eux, on reconnait leur univers. Raconter des histoires je pourrais le faire par ailleurs, écrire des scénarios ou du théâtre. Ecrire des romans, c'est avant tout une affaire de phrases, de style bien sûr.
Philippe Chauveau :
Etes-vous un écrivain, un romancier qui avez déjà plusieurs histoires dans la tête ou bien les histoires viennent elles les unes après les autres, au fil des écritures ?
David Foenkinos :
Généralement, j'écris vraiment les livres les uns après les autres, les projets les uns après les autres et là, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas de projet, pas d'idées mais cela ne m'angoisse pas du tout. Cela fait 10 ans, vous le disiez tout à l'heure. J'ai publié un livre par an et j'aimerais bien arrêter, faire une pause, je ne sais pas. Ce sont les livres qui viennent à nous, ce n'est pas le contraire. Peut-être que j'aurai une idée demain ou bien je n'en aurai pas avant longtemps. On verra...
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup, David Foenkinos. Votre actualité, votre nouveau roman « Les souvenirs » publié par Gallimard.
David Foenkinos
Les souvenirs
Le livre 4'26David Foenkinos, dix romans en 10 ans et donc votre actualité, « Les souvenirs », votre nouveau roman chez Gallimard. J'ai envie de dire que dans le titre, tout est dit !
David Foenkinos :
Quand j'ai commencé à travailler sur le livre, j'y évoquais la mémoire, la vieillesse, les souvenirs. Puis je me suis dit que j'aimerais bien appeler le livre « Les souvenirs » mais j'étais persuadé que le titre était déjà pris. En tapant sur Internet, je me suis rendu compte que le titre n'avait jamais été utilisé alors que 95% des livres pourraient s'appeler « Les souvenirs ». J'avais envie de parler des derniers instants avec mon grand-père. Et puis j'ai passé beaucoup de temps ces dernières années en maison de retraite à accompagner mes grands-parents et cela m'a beaucoup marqué ; j'ai pris beaucoup de notes. Voilà, le point de départ, c'était vraiment la vieillesse et les maisons de retraire. Le héros est un jeune narrateur de 25 ans, donc très vite, cela s'est transformé en roman sur les liens entre générations, la difficulté de se comprendre.
Philippe Chauveau :
Ce livre est teinté d'une douce mélancolie. Êtes-vous d'accord ?
David Foenkinos :
Disons que j'assume plus le fait d'être grave dans ce livre et je dérape moins d'une manière mécanique dans l'humour. Effectivement, il y a des choses plus personnelles, plus émotionnelles. Ce qui donne cette impression de douceur, c'est l'avancée vers les choses positives.
Philippe Chauveau :
Avez-vous envie justement que le lecteur se pose, réfléchisse, grâce à votre roman ?
David Foenkinos :
Bien sûr que l'on peut se reconnaître dans l'idée qu'il est parfois difficile de communiquer, dire les choses que l'on ressent, l'amour que l'on peut éprouver pour nos proches. Maintenant, mon ambition n'est pas uniquement que les lecteurs se retrouvent. Il y a beaucoup de fiction, de folie. Qui peut se retrouver dans des parents aussi fous, tels qu'ils sont décrits dans le livre, ou même cette histoire d'amour entre le narrateur et Louise ? Je crois qu'il y a une particularité et j'adore le roman. J'adore que la vie soit un peu plus excitante que dans la réalité.
Philippe Chauveau :
Un mot aussi sur la construction. Vous parlez des souvenirs, de la mémoire, du temps qui passe mais paradoxalement, le rythme est assez rapide ; ce sont des chapitres courts, on passe d'un personnage à un autre. C'était important le choix de cette construction ?
David Foenkinos :
Ce qui peut donner cette impression, c'est que le départ du livre a cette lenteur liée à la description de la vieillesse, liée au vide que peut représenter la vie à ce moment-là mais moi, j'ai un souci du rythme, de la tension dramatique et ce n'est pas péjoratif. J'ai un souci du lecteur, du plaisir du lecteur, que l'on ait envie de tourner les pages. J'aime les romans qui donnent envie de les continuer ; ce n'est pas pour moi négatif.
Philippe Chauveau :
Vous-même, à titre personnel, aimiez-vous déjà vous plonger dans vos souvenirs ou est-ce nouveau pour vous ?
David Foenkinos :
Non, je crois que si l'on est écrivain, il faut avoir un goût de l'immédiat, du présent, de l'expérimentation mais il faut être en permanence connecté avec ce que l'on a vécu, ce que l'on a accumulé. Écrire, c'est accumuler beaucoup de choses de la vie et il faut être connecté avec ses sensations, ses souvenirs.
Philippe Chauveau :
Finalement, sciemment ou non, ce livre est-il aussi une sorte d'hommage que vous souhaitiez rendre à vos grands-parents ou à tous ceux qui ont fait ce que vous êtes aujourd'hui ?
David Foenkinos :
Oui, c'est sûrement un hommage mais c'est surtout une façon de dire que j'ai été un peu ridicule de ne pas pouvoir exprimer la tendresse ou l'amour. Ce sont les choses personnelles du livre. Être dans l'incapacité de dire à quelqu'un en train de mourir qu'on l'aime, par pudeur, je trouve cela tellement absurde. Donc, c'est une façon de rattraper par l'écrit des choses qu'on a ratées. C'est un livre qui cultive l'idée qu'il faire attention à ce qu'on a de beau et de joyeux dans la vie.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup David Foenkinos. Votre actualité, « Les souvenirs » chez Gallimard.
David Foenkinos :
Merci.
David Foenkinos, dix romans en 10 ans et donc votre actualité, « Les souvenirs », votre nouveau roman chez Gallimard. J'ai envie de dire que dans le titre, tout est dit !
David Foenkinos :
Quand j'ai commencé à travailler sur le livre, j'y évoquais la mémoire, la vieillesse, les souvenirs. Puis je me suis dit que j'aimerais bien appeler le livre « Les souvenirs » mais j'étais persuadé que le titre était déjà pris. En tapant sur Internet, je me suis rendu compte que le titre n'avait jamais été utilisé alors que 95% des livres pourraient s'appeler « Les souvenirs ». J'avais envie de parler des derniers instants avec mon grand-père. Et puis j'ai passé beaucoup de temps ces dernières années en maison de retraite à accompagner mes grands-parents et cela m'a beaucoup marqué ; j'ai pris beaucoup de notes. Voilà, le point de départ, c'était vraiment la vieillesse et les maisons de retraire. Le héros est un jeune narrateur de 25 ans, donc très vite, cela s'est transformé en roman sur les liens entre générations, la difficulté de se comprendre.
Philippe Chauveau :
Ce livre est teinté d'une douce mélancolie. Êtes-vous d'accord ?
David Foenkinos :
Disons que j'assume plus le fait d'être grave dans ce livre et je dérape moins d'une manière mécanique dans l'humour. Effectivement, il y a des choses plus personnelles, plus émotionnelles. Ce qui donne cette impression de douceur, c'est l'avancée vers les choses positives.
Philippe Chauveau :
Avez-vous envie justement que le lecteur se pose, réfléchisse, grâce à votre roman ?
David Foenkinos :
Bien sûr que l'on peut se reconnaître dans l'idée qu'il est parfois difficile de communiquer, dire les choses que l'on ressent, l'amour que l'on peut éprouver pour nos proches. Maintenant, mon ambition n'est pas uniquement que les lecteurs se retrouvent. Il y a beaucoup de fiction, de folie. Qui peut se retrouver dans des parents aussi fous, tels qu'ils sont décrits dans le livre, ou même cette histoire d'amour entre le narrateur et Louise ? Je crois qu'il y a une particularité et j'adore le roman. J'adore que la vie soit un peu plus excitante que dans la réalité.
Philippe Chauveau :
Un mot aussi sur la construction. Vous parlez des souvenirs, de la mémoire, du temps qui passe mais paradoxalement, le rythme est assez rapide ; ce sont des chapitres courts, on passe d'un personnage à un autre. C'était important le choix de cette construction ?
David Foenkinos :
Ce qui peut donner cette impression, c'est que le départ du livre a cette lenteur liée à la description de la vieillesse, liée au vide que peut représenter la vie à ce moment-là mais moi, j'ai un souci du rythme, de la tension dramatique et ce n'est pas péjoratif. J'ai un souci du lecteur, du plaisir du lecteur, que l'on ait envie de tourner les pages. J'aime les romans qui donnent envie de les continuer ; ce n'est pas pour moi négatif.
Philippe Chauveau :
Vous-même, à titre personnel, aimiez-vous déjà vous plonger dans vos souvenirs ou est-ce nouveau pour vous ?
David Foenkinos :
Non, je crois que si l'on est écrivain, il faut avoir un goût de l'immédiat, du présent, de l'expérimentation mais il faut être en permanence connecté avec ce que l'on a vécu, ce que l'on a accumulé. Écrire, c'est accumuler beaucoup de choses de la vie et il faut être connecté avec ses sensations, ses souvenirs.
Philippe Chauveau :
Finalement, sciemment ou non, ce livre est-il aussi une sorte d'hommage que vous souhaitiez rendre à vos grands-parents ou à tous ceux qui ont fait ce que vous êtes aujourd'hui ?
David Foenkinos :
Oui, c'est sûrement un hommage mais c'est surtout une façon de dire que j'ai été un peu ridicule de ne pas pouvoir exprimer la tendresse ou l'amour. Ce sont les choses personnelles du livre. Être dans l'incapacité de dire à quelqu'un en train de mourir qu'on l'aime, par pudeur, je trouve cela tellement absurde. Donc, c'est une façon de rattraper par l'écrit des choses qu'on a ratées. C'est un livre qui cultive l'idée qu'il faire attention à ce qu'on a de beau et de joyeux dans la vie.
Philippe Chauveau :
Merci beaucoup David Foenkinos. Votre actualité, « Les souvenirs » chez Gallimard.
David Foenkinos :
Merci.
David Foenkinos
Les souvenirs
L'avis du libraire 0'45